Cheval Céleste

 Le cheval, en tant que septième animal du zodiaque chinois, est associé au Feu comme élément de base et symbolise l’être libre, émancipé et créatif, fidèle en amitié et plein d’humour, généreux envers autrui et défenseur des faibles.
il arrive juste après le dragon dans la hiérarchie des créatures bénéfiques.
Lorsque Zhang Qian, ministre de l’Empereur Wudi  des Han (157-87 avant J.C)rapporta à son maître l’un de ces magnifiques équidés, ce dernier le couvrit d’or pour le récompenser.

Le seul petit « défaut » prêté au cheval qui erre volontiers d’un endroit à l’autre sans jamais se fixer est lié au fait que cet animal vivait à l’état sauvage sur des territoires situés au-delà de la Grande Muraille, où les tribus nomades les capturaient pour les élever.

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Sa vitesse et son agilité faisant merveille au combat, le cheval devint assez vite un enjeu pour les chinois de l’époque des Royaumes Combattants, ce qui amena les peuples de la steppe à s’en servir comme principale monnaie d’échange avec les Han. Sans son armée de cavaliers-archers, le roi de Qin ne serait pas devenu le premier Empereur après avoir vaincu ses voisins et concurrents grâce au célèbre marchand de chevaux Lü Buwei. A cette époque, les fameux Akhal-Teke issus du Ferghana (l’actuel Ouzbékistan)  que les hordes de Gengis Khan, le fondateur de l’Empire le plus vaste du monde, enfourcheront quelques siècles plus tard, étaient déjà les plus recherchés.

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Qualifiés de « Chevaux Célestes », parce qu’on pensait qu’ils emportaient les âmes vers le paradis après la mort, ils étaient réputés « suer le sang » après un galop à bride abattue, expression liée selon certains à leur robe truitée et selon d’autres à la présence sur le pelage de cette race chevaline, d’une mouche dont la piqûre provoquerait d’abondants saignements.

Le cheval vient juste après le dragon dans la hiérarchie des animaux bénéfiques. Même s’il n’est pas formellement attesté par la littérature, on considérait qu’il y avait entre elles un certain lien de parenté, comme en témoignent les figures de dragon à tête de cheval qu’on trouve sur certaines plaques de jade datée du troisième millénaire avant J.C. et qui laissent penser que la fascination exercée par le cheval, cet animal importé et domptable par l’homme, était pratiquement équivalente à celle du dragon, sur lequel les êtres humains n’avaient aucune prise. C’est pourquoi on préférait gagner le monde de l’au-delà à cheval plutôt qu’à pied, ainsi qu’en témoignent la profusion de statuettes funéraires d’équidés.

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Il n’est pas étonnant, vu sa prestance et son élégance, que ce fougueux animal aux vertus guerrières soit devenu l’un des thèmes de prédilection des sculpteurs et des peintres. On pense évidemment au magnifique cheval de bronze galopant sur l’hirondelle de l’époque des Han orientaux (25-220), découvert en 1969 dans le tombeau d’un notable à Leitai (province du Gansu), mais aussi aux terres cuites de la dynastie des Tang, toutes ruisselantes de leurs coulures multicolores, où il est représenté caracolant fièrement, babines retroussées et naseaux  écartés, les yeux globuleux débordant du chanfrein à la courbure concave et prolongé par une encolure arquée pour mieux faire ressortir la croupe qui se termine par une queue nouée en chignon, et avec autant de noblesse que celle des chevaux du Parthénon…

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Sans oublier les montures aux magnifiques robes pommelées du long rouleau des « inspections dans les provinces du Sud de l’empereur Qianlong » (1711-1799) conservé au musée Guimet. C’est ici l’occasion de saluer une amie diplômée en histoire de l’art de la prestigieuse école du Louvre qui pourrait nous en dire tellement plus sur ces œuvres d’art en général et sur les chevaux en particulier, puisque propriétaire d’un ranch « Caval’en liberté « 

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En chinois, « cheval » se dit « ma » (au troisième ton). Si l’on ajoute une bouche à l’idéogramme du cheval, la nouvelle graphie devient une particule qui, placée au bout d’une phrase narrative, la rend interrogative. Au premier ton, « ma » signifie « la mère » et au deuxième ton « le chanvre ». Prononcé sur le quatrième ton, « ma » signifie insulter…C’est pourquoi il ne viendrait à l’idée de personne de se tromper de ton, tellement la considération dont jouit cet animal est grande…

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texte source: J.Frèches

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