fondamentaux de pharmacopée chinoise

La médecine par les plantes est née avec l’homme, et l’on peut dire qu’il s’agit d’une des premières manifestations de l’effort de l’homme pour comprendre et utiliser la nature, répondant ainsi à une de ses anciennes inquiétudes : celle qui naît de la souffrance et de la maladie.

 

 

 

1 HISTORIQUE

Les dynasties chinoises

♦ Dynastie des Xia 2207-1766 av. J.-C.

♦ Dynastie des Shang 1767-1122 av. J.-C.

♦ Dynastie des Zhou 1122-221 av. J.-C.

♦ Dynastie des Qin 221-206 av. J.-C.

♦ Dynastie des Han 206 av. J.-C. – 220 ap. J.-C.

♦ Trois Royaumes 220-265 Royaumes 220-265

♦ Dynastie des Jin 265-589

♦ Dynastie des Sui 589-618

♦ Dynastie des Tang 618-907

♦ Les Cinq Dynasties 907-960

♦ Dynastie des Song 960-1269

♦ Dynastie des Yuan 1269-1367

♦ Dynastie des Ming 1368-1644

♦ Dynastie des Qing 1644-1911

♦ République de Chine 1912-1948

♦ République Populaire de Chine depuis

 

La médecine par les plantes est née avec l’homme, et l’on peut dire qu’il s’agit d’une des premières manifestations de l’effort de l’homme pour comprendre et utiliser la nature, répondant ainsi à une de ses anciennes inquiétudes : celle qui naît de la souffrance et de la maladie.

Malgré les progrès de la chimie de synthèse et la préparation de nombreux composés artificiels, la chimiothérapie n’a pas détrôné la phytothérapie ; bien plus, la pharmacopée moderne elle-même est redevable de maintes médications à nos lointains ancêtres. En Chine, la médecine traditionnelle fait partie intégrante du patrimoine culturel et, toujours à l’honneur, elle est à la base même des recherches entreprises dans le domaine de la phytothérapie, confirmant le bien-fondé de ces données traditionnelles.

Traditionnellement, les récits chinois sur l’époque dite « légendaire » attribuent à l’Empereur Jaune, Huang Di, et au Divin Laboureur, Shen Nong, l’introduction de la médecine.

Shen Nong, successeur de Fu Xi, auquel est attribué la découverte des trigrammes et des hexagrammes du Livre des Mutations (Yi Jing), institue l’agriculture. S’accordant avec la légende populaire, chaque jour il devait aller dans les champs, les marais et les forêts, et conduire une recherche sur les plantes, les goûtant chaque fois que cela était nécessaire. Cette légende rapporte qu’il s’intoxiquait 80 fois par jour mais qu’il guérissait toujours.

Le Shen Nong Ben Cao Jing, attribué à  l’Empereur légendaire par Tao Hung Jing, fut rédigé sous la dynastie des Han. L’empereur Huang Di, considéré comme le fondateur de l’acupuncture et de la diététique, est l’auteur légendaire du plus ancien traité d’acupuncture connu sous le nom Huang Di Nei Jing Su Wen (classique de l’Interne). Grâce aux découvertes archéologiques et aux textes médicaux classiques, les recettes de l’Antiquité chinoise nous sont accessibles et confirment que, sous la dynastie des Shang (1767-1122 av. J.-C.), les Chinois savaient préparer des décoctions de plantes à usage médicinal.

Sous la dynastie des Qin (221-206 av. J.-C.), les recherches sont centrées sur la découverte des plantes conférant l’immortalité. Dès la dynastie des Han (206 av. J.-C. – 220 ap. J.-C.) apparaissent des médecins qui sont désormais des personnages historiques.

Le grand médecin Hua Tuo (110-207 ap. J.-C.) s’intéresse à l’action des plantes et utilise des drogues anesthésiantes avec le MA FEI SEN (chanvre indien) ; on lui attribue également le développement de l’hydrothérapie.

Zhang Zhong Jing (152-219), connu comme l’Hippocrate chinois, est l’auteur de deux traités sans cesse réédités et commentés, le Shang Han Lun (Traité du Froid nocif) et le Jin Gui Yao Lue (Recettes du Coffre d’or). Le Jin Gui Yao Lue envisage un certain nombre de problèmes pathologiques tels que les maladies digestives et rénales, les rhumatismes, la gynécologie. Le Shang Han Lun traite des maladies infectieuses et de leur processus d’envahissement en distinguant les 3 Yin et les 3 Yang. 287 formules thérapeutiques sont ainsi décrites et toujours respectées dans la médecine traditionnelle chinoise.

Au siècle suivant, Wang Shu He (210-285) est l’auteur du Traité des pouls, le Mo Jing. En outre, il préconise des mesures diététiques préventives simples : éviter la consommation d’aliments souillés, les excès de nourriture et de boissons, les fritures entre le solstice d’été et l’équinoxe de l’automne pour éviter la transmission des maladies en automne.

Huang Fu Mi (215-286) est l’auteur du premier ouvrage de vulgarisation d’acupuncture, le Zhen Jiu Jia Yi Jing. Ge Hong (281-341) suggère d’adopter les régimes aux besoins des malades, il insiste sur l’importance de la diététique et l’hygiène sexuelle. Il est l’auteur de deux ouvrages fondamentaux, le Jin Gui Yao Fang (Prescriptions résumées du Coffre d’or) et le Zhou Hou Bei Ji Fang (Prescriptions d’urgence).

Jao Hong Jing (452-536), sous la dynastie Liang, propose un important travail de compilation et de classification des plantes dans le Shen Nong Ben Cao Jing Ji Zhu, en sept volumes, dans lesquels il décrit l’emploi de 365 drogues réparties en trois classes : – la classe supérieure, soit 120 remèdes, comprend des drogues reconstituantes, fortifiantes, non toxiques ; – la classe moyenne, soit 120 remèdes, comprend des drogues tonifiantes dont la toxicité dépend du dosage ; – la classe inférieure, soit 125 remèdes, ne comporte que des drogues toxiques destinées au traitement des maladies. Dans ce même ouvrage, il est mentionné 170 maladies traitées par les drogues, un aperçu complet de la théorie fondamentale de la pharmacopée reposant sur les quatre natures et les Cinq Saveurs, le caractère toxique ou non des remèdes, leur mode d’administration et la formulation des ordonnances. Dans de nombreux cas, l’action des plantes et le traitement des maladies tels qu’ils sont répertoriés sont toujours, de nos jours, considérés comme exacts.

Sous la dynastie des Sui, les thérapeutiques indiennes influencent le développement de la médecine par les herbes en Chine.

Zao Yuan Fang, sur ordre impérial, autour de 610, compile un traité sur les causes et les symptômes des maladies, le Zhu Ping Hou lun, dans lequel 1270 cas sont étudiés dans le détail.

Sun Si Miao (590-682), sous la dynastie des Tang, est l’auteur de deux ouvrages, le Qian Jin Yao Fang et le Qian Jin Yi Fang. Sa plus importante contribution concerne la diététique : dès cette époque, il constate que le goitre affecte les populations de montagne et il leur prescrit du varech, des algues, des thyroïdes de cerf et de mouton.

Wang Tao (675-755) est l’auteur du Wai Tai Bi Yao (Livre des secrets médicinaux) dans lequel la pathologie est classée par spécialités : médecine interne, chirurgie, traumatologie, obstétrique, pédiatrie, psychiatrie, ophtalmologie, ORL, médecine vétérinaire, etc.

Meng Xian est l’auteur du Shi Liao Ben Cao, autour de 713, introduction à l’intérêt diététique de la nourriture chinoise.

Su Jing, en 659, propose une révision de l’œuvre de Tao Hung Jing, le Xin Xin Ben Cao, dans lequel 850 plantes sont étudiées.

Chen Cang Qi (713-741) est l’auteur du Ben Cao Shi Yi, dans lequel les plantes médicinales sont classées en dix grandes catégories. Sous la dynastie Song, l’usage des Ben Cao se généralise, l’administration médicale s’organise. Wang Wei Yi, autour de 1026, écrit le classique de L’Homme de bronze qui contient la description de 657 points d’acupuncture.

Qian Yi (1035-1117), connu comme pédiatre, est le premier auteur d’un traité sur les maladies des enfants.

Song Ci (1186-1249) rédige le premier traité de médecine légale dans lequel il explique comment déceler un empoisonnement à l’autopsie.

À cette époque, les Ben Cao sont révisés et complétés, plusieurs materia medica sont établies : la materia medica de l’ère Kai Bao, le Kai Bao Ben Cao (974) qui présente 984 drogues, 134 nouveaux remèdes complètent les 850 du Xin Xin Ben Cao ; le Re Hua Zu Zhu Jia Ben Cao : ce travail en vingt volumes présente une revue détaillée des produits médicinaux d’origine végétale, animale et minérale.

Le Jia You Bu Zhu Ben Cao (1057) est un travail de compilation du Kai Bao Ben Ben Cao Shi Liao, Ben Cao Shi Yi, Yao Xing Lun, etc., le Tu Jing Ben Cao qui est une matière médicale illustrée.

Sous la dynastie des Yuan, les différents courants de pensée sont marqués par des médecins comme :

– Liu Wan Su (1120-1200) insiste sur les prescriptions thérapeutiques en fonction des saisons et de la localisation de la maladie dans le Biao ou le Li ;

– Zhang Zi He (1180-1251) développe les techniques de sudorification, vomification et purgation préconisées par Liu Wan Su ;

– Li Dong Yuan (1180-1251)  développe la théorie des viscères et insiste sur le rôle de la diététique dans la thérapeutique ;

– Shu Dan Xi (1281-1358) insiste sur le rôle de la sexualité dans la genèse de certaines maladies, en particulier dans l’ouvrage Ge Chi Yu Lun ;

– Hu Si Hui, en 1330, écrit le Yin Shan Zheng Yao, véritable traité de diététique.

Sous la dynastie des Ming, paraît le plus célèbre herboriste chinois, Li Shi Zhen (1518-1593). Auteur du Ben Cao Gang Mu, terminé en 1578, il reste le modèle des médecins traditionnels chinois qui continuent à respecter son enseignement. Dans cet ouvrage, sont répertoriées et classées 1892 drogues : 1094 drogues d’origine végétale, 444 d’origine animale, 275 d’origine minérale et 79 d’origine diverse. Le Ben Cao Gang Mu, le Nei Jing Su Wen et le Shang Han Lun constituent les trois œuvres maîtresses de la médecine traditionnelle chinoise. Wang Gen Tang (1549-1613) écrit le Liu Ge Zhun Sheng et rédige une prodigieuse œuvre encyclopédique en cent vingt volumes. Yang Ji Zhou écrit aux alentours de 1601 le Zhen Jiu Da Cheng, qui est un traité complet d’acupuncture. Zhang Jie Bin publie, en 1624, un commentaire illustré des grands classiques, le Lei Jing Tu Yi. Wu You Ke (1592-1672), spécialiste des maladies épidémiques et des maladies infectieuses, de l’époque Ming, propose la théorie suivante : les maladies sont dues à des substances pathogènes véhiculées par l’air et à un défaut de résistance de l’organisme. À partir du XVIIe siècle, des éléments de la médecine occidentale sont introduits progressivement en Chine, notamment par les jésuites. Sous la dynastie des Qing, de nombreux médecins acquièrent une grande renommée, parmi lesquels nous pouvons citer :

Fu Jing Shu (1607-1684),

Ye Dian Shi (1667-1746),

Xie Sheng Pai (1681-1770),

Zhao Xue Min (1719-1805) qui publie, en 1765, le Ben Cao Gang Mu Shi Yi dans lequel apparaissent 716 nouveaux remèdes,

Chen Xiu Yuan (1752-1823),

Wang Jing Ren (1768-1831),

Xie Li Heng (1879-1950).

L’époque contemporaine se caractérise par la collaboration étroite entre médecine traditionnelle et médecine moderne, confirmant par là la pérennité des données traditionnelles. La médecine traditionnelle est un long chemin et celui-ci n’est pas encore à son terme… »

2 GENERALITES

A. Récolte et conservation des plantes médicinales

Les propriétés pharmacologiques des plantes médicinales dépendent essentiellement de la région de production, de la période de récolte, des techniques de cueillette et des modalités de conservation. La connaissance du calendrier de récolte, des techniques de cueillette et des modalités de conservation doit toujours être présente à l’esprit afin de garantir la qualité des produits et de protéger leur source de production.

1) Le lieu de production

La variation de nature et de saveur d’une plante dépend en grande partie de son lieu de production. C’est ainsi que les propriétés de Fritillaria cirrhosa BEI MU sont différentes selon qu’elle provient du Si Chuan ou du Zhe Jiang et il en est de même pour beaucoup de plantes – aussi nombre d’entre elles portent le nom de leur région de production :

– Codonopsis pilosula DANG SHEN provient du Shang Dang,

– Ligusticum wallichii CHUAN QING provient du Si Chuan,

– Fritillaria cirrhosa CHUAN BEI MU provient du Si Chuan,

– Fritillaria thunbergii ZHE BEI MU provient du Zhe Jiang,

– Cinnamomum cassia CHUAN GUI ZHI provient du Si Chuan,

– Phellodendron amurense CHUAN HUANG BO provient du Si Chuan, provient de Guang Dong.

2) La période de récolte et les techniques de cueillette

Les différentes parties d’une plante (racines, tiges, feuilles, fleurs, fruits) ont des modalités de croissance bien déterminées et chacune d’elles renferme à des moments précis, en proportion variable, les différents éléments qui conditionnent la qualité de son efficacité. Il en résulte que la récolte des simples doit obéir à un calendrier dont le respect constitue un des principes de la médecine traditionnelle.

• Récolte de la plante entière – CAO

La cueillette de la plante entière s’effectue à maturité lorsque les feuilles sont nombreuses et les fleurs épanouies.

Certaines plantes ont la tige coupée à ras du sol :  Mentha hapolocalyx BO HE, Leonorus heterophyllus YI MU CAO, Schizonepeta tenuifolia JING JIE…

D’autres sont récoltées avec leur racine : Plantago asiatica CHE QIAN CAO, Amblyotropis multiflora DI DING…

• Récolte des racines – GEN

L’emploi des racines permet de mettre à profit l’aptitude de leur QI à monter (SHENG) comme pour Cimicifuga dahurica SHENG MA, Radix pueraria GE GEN. La récolte a lieu lorsque la plante est déjà fanée ou avant l’apparition des premiers bourgeons quand le raffiné se trouve en bas (ex. : Platycodon grandiflorum JU GENG, Gastrodia elata TIAN MA.)

• Récolte des tiges – JING

L’énergie des tiges peut monter SHENG et descendre JIANG. Les tiges permettent de régulariser le QI comme Perilla frutescens, Agastache rugosa. Les tiges se récoltent au printemps, dès l’apparition des jeunes pousses, lorsque le végétal est dans toute sa vigueur, certaines pouvant être cueillies en été comme Pinellia ternata. Les plantes qui comportent de nombreuses tiges doivent être cueillies seulement après une ou deux années de croissance.

• Récolte des feuilles – YE

Les feuilles possèdent un pouvoir dispersant comme Morus alba SANG YE, Nelumbo nucifera HE YE. Elles doivent être cueillies à leur pleine croissance lorsqu’elles sont épanouies, mais jamais après la pluie. Ex. : Eryobotria japonica PI PA YE, Isatis tinctoria DA QING YE. Il existe des exceptions et certaines plantes sont cueillies au milieu de l’automne, après avoir subi les premières gelées blanches.

• Récolte des ramifications – ZHI

Leur disposition transversale leur confère une aptitude à atteindre les quatre membres, tel Morus alba SANG ZHI. La récolte se déroule en même temps que celles des tiges et des feuilles.

• Récolte des fleurs – HUA

Leur caractère aromatique leur donne un pouvoir dispersant. En général, les fleurs sont cueillies lorsqu’elles sont encore en boutons ou dès leur éclosion pour éviter la perte de parfum due à la chute des pétales. Ex. Chrysanthemum indicum JU HUA, Lonicera japonica JIN YIN HUA, Sophora japonica HAI HUA, Carthamus tinctorius HONG HUA, qui doit être cueillie lorsque le jaune de la corolle vire au rouge. Les fleurs doivent être récoltées une à une en tenant compte de leur degré d’épanouissement. Quant au pollen, il est recueilli en pleine floraison.

• Récolte des fruits – SHI

Dans l’utilisation des fruits, on met à profit l’aptitude de leur QI à descendre (JIANG). Ex. : Citrus aurantium, Citrus reticulata blanco. D’une manière habituelle, la cueillette des fruits a lieu lorsqu’ils arrivent à maturité mais cette règle souffre de nombreuses exceptions. Certains fruits sont récoltés avant mûrissement, d’autres sont mis à mûrir dans un endroit sec et aéré. Il faut noter que certains fruits se transforment à leur maturité, en particulier ils peuvent éclater pour laisser échapper leurs graines comme Ammomum kravann DO KO. Aussi est-il préférable de les cueillir dès le début de leur maturation.

• Récolte des graines – ZI

Leur usage médicinal met à profit l’aptitude de leur QI à descendre. Ex. : Perilla frutescens SU ZI, Plantago asiatica CHE QIAN ZI. Elles sont récoltées généralement à maturité.

• Récolte des amandes et noyaux – REN

Les amandes ont un pouvoir humidifiant vers le bas (RUN XIA), elles sont laxatives. Ex. : Prunus armeniaca XING REN, Semen thujae BO ZI REN. Elles sont récoltées à pleine maturité.

• Récolte des nœuds – JIE

Les nœuds favorisent le jeu des articulations, comme Pinus armandii SONG JIE.

• Récolte des germes – YA

On met à profit leur pouvoir dispersant, Oryza sativa GU YA, Hordeum vulgare MAI YA. La germination peut être provoquée artificiellement à tout moment.

• Récolte des épines – CI

Les épines possèdent un pouvoir incisif (GONG) et perçant (CHUAN) qui est utile en médecine. Ex. : Gleditsia sinensis ZUO JIAO CI.

• Récolte de l’écorce – PI

Selon une loi analogue à celle des signatures, l’écorce, pour les Chinois, est réputée agir sur la peau. Ex. : SHENG JIANG PI (Gingembre), FU LING écorce du Poria Cocos. Les écorces d’arbre sont récoltées au printemps ou en été, lorsque la sève est abondante et que l’écorce se détache aisément (ex. : Phellodendron amurense). L’écorce ne doit jamais être détachée de manière circulaire pour ne pas abîmer l’arbre. Les écorces de racine sont préférentiellement récoltées en automne, saison où les éléments nutritifs de la plante sont en abondance à ce niveau (ex. : Morus alba).

• Récolte du cœur – XIN

Sur le plan médicinal, le « cœur » des plantes permet d’agir sur les viscères comme Phyllostachys nigra ZHU YE XIN, Nelumbo nucifera LIAN ZI XIN.

• Récoltes des lianes – TENG

Les lianes permettent de parcourir les méridiens Jing Luo comme Trachelospermum jasminoides LUO SHI TENG, Piper kadsura HAI FENG TENG. Ce calendrier des récoltes n’a qu’une valeur indicative, la cueillette devant toujours tenir compte des variations climatiques et saisonnières. Ainsi, elle ne doit jamais se faire par temps de pluie afin d’éviter les risques de moisissures. De même, les propriétés affectées aux différentes parties de la plante souffrent de nombreuses exceptions :

la racine de Radix pueraria GE GEN est pleine, elle permet de faire remonter les liquides organiques mais pas l’énergie ;

– la racine de Cimicifuga dahurica est creuse, elle permet de faire remonter le QI mais pas les liquides organiques ;

la racine d’Achyranthes bidentata est ferme et amère, elle ne possède pas d’effets remontants. Pour déterminer les propriétés d’une plante, il est donc nécessaire de prendre en considération non seulement la partie utilisée mais aussi sa morphologie, sa couleur, sa nature, sa saveur… et ne pas s’arrêter à un seul critère.

3) Protection de la source de production (Ces remarques ne sont valables que pour les plantes sauvages.)

Le principe essentiel à respecter est celui d’une récolte raisonnable qui ne doit pas avoir qu’un objectif à court terme et, pour préserver la source de production, un certain nombre de règles sont à observer.

• Planifier la récolte

La récolte, qui doit permettre de couvrir les besoins immédiats, doit prévoir ceux de l’avenir. Il ne faut récolter que ce qui est nécessaire pour éviter les pertes consécutives à un stockage prolongé.

• Assurer la reproduction

Afin d’éviter une stérilisation progressive, lors de la récolte des plantes, il faut laisser en terre une partie des racines, respecter les jeunes pousses, s’abstenir de ramasser toutes les feuilles en une seule fois…

• Être sélectif Lorsque les propriétés médicinales d’une plante sont équivalentes quelle que soit la partie employée, il est préférable de ne récolter que la partie aérienne et conserver tout ce qui peut être utile. La culture des plantes médicinales demande une attention toute particulière, elle doit permettre, selon les circonstances et la demande, d’autres types de production. Les plantes difficiles à cultiver ou rares doivent bénéficier de soins tous particuliers.

4) Séchage et conservation

En dehors des plantes qui sont employées fraîches, les autres sont séchées et conservées dans des conditions qui permettent de garantir leurs propriétés.

• Le séchage

De la qualité du séchage va dépendre la conservation de la plante. La cueillette terminée, la plante est débarrassée de tout détritus indésirable, puis ses différentes parties sont traitées de manière spécifique.

Selon les catégories des plantes, les techniques de séchage peuvent être variables : séchage au soleil, séchage à l’ombre, séchage artificiel. Le séchage au soleil est la méthode la plus simple et la plus économique, et concerne surtout les racines, les tiges ou les graines. Les feuilles vertes séchées au soleil jaunissent, les pétales de fleurs perdent leur couleur vive, ce qui altère les propriétés médicinales de ces produits. Les plantes aromatiques, pour ne pas perdre leur parfum, ne doivent pas rester trop longtemps au soleil. Le séchage artificiel à l’ombre s’effectue dans un endroit sec à l’abri du soleil. Il convient particulièrement aux plantes aromatiques. Le séchage artificiel s’obtient à l’étuve ou dans une chambre de séchage chauffée. Les fruits qui contiennent beaucoup de jus ou les racines riches en sucs doivent être séchés rapidement à une température pouvant atteindre 70 à 90 ° C. Les matières aromatiques, les tissus ou organes d’animaux, le placenta doivent être séchés progressivement à température moyenne de 25-30 ° C.

• La conservation

Au cours du stockage prolongé, les méthodes de conservation doivent éviter toute modification de nature des plantes provoquée par la vermine, les moisissures, les micro-organismes afin de préserver l’intégrité de leurs propriétés pharmacologiques. Le développement des moisissures et des micro-organismes est favorisé par l’humidité qui peut provenir de la plante elle-même, d’une mauvaise aération du lieu de conservation ou de l’humidité du sol, facteurs qui peuvent accélérer les processus de fermentation ou d’oxydation de certains constituants végétaux. Aussi est-il souvent nécessaire, dans un premier temps, de soumettre les produits récoltés au séchage par le soleil, en sachant qu’un séchage trop prolongé au soleil influence non seulement la couleur mais modifie la nature de ces produits. Des conditions de conservation dépendent la qualité des plantes médicinales, il importe donc d’éviter tout facteur qui perturberait ces conditions. Dans la majorité des cas, la conservation des produits séchés doit se faire à l’abri de l’humidité, dans un endroit sec et aéré. La conservation dans un endroit frais évite la dissémination des spores, la multiplication des parasites. La conservation à l’abri de la lumière dans des récipients en porcelaine, en faïence ou en verre teinté, peut être nécessaire pour les plantes qui subissent des transformations chimiques sous l’influence des ultraviolets. La conservation en milieu étanche peut être utile pour les plantes qui s’oxydent rapidement, ou qui contiennent des produits volatils. La désinsectisation des plantes médicinales, si elle est nécessaire, peut se faire par une fumigation au soufre, voire par le recours à un insecticide non toxique. La conservation des drogues toxiques doit obéir à des conditions strictes de conditionnement afin d’éviter tout accident. Les produits d’origine animale sont protégés de la putréfaction par la conservation à sec dans des récipients contenant de la chaux.

B. Préparation des remèdes traditionnels

Si la plupart des remèdes traditionnels ne réclament qu’un minimum de préparation, séchage et découpage pour la préparation de décoction, un certain nombre doit être soumis à un traitement spécifique répondant à des objectifs différents : – faciliter l’absorption, – faciliter la conservation, – réduire ou annuler la toxicité, – modifier les caractères énergétiques, – augmenter l’efficacité, – éliminer les constituants inutiles ou indésirables. L’extrême rigueur de ces techniques de préparation conditionne la fiabilité des remèdes traditionnels. Ces techniques ont été patiemment élaborées au cours de l’histoire de la pharmacopée chinoise et, de nos jours, elles sont encore strictement observées.

1) But de la préparation des remèdes

• Neutraliser ou diminuer la toxicité de certains médicaments

Des remèdes tels que Aconitum carmichaeli CHUAN WU, Aconitum kusnezoffii CAO WU ne peuvent être utilisés à l’état naturel en raison de leur grande toxicité.

• Atténuer ou supprimer les effets secondaires indésirables

– Croton tiglium BA BO possède une action purgative violente qui nécessite de le débarrasser de sa fraction huileuse avant l’emploi ;

– Dichroa febrifuga CHANG SAN doit être grillé pour réduire ses effets émétisants ;

– Pinellia ternata BAN XIA, sans préparation, est toxique et irrite la gorge, il est indispensable de le traiter au préalable avec du jus de gingembre.

• Modifier les caractères énergétiques, nature et saveur, des remèdes en fonction des nécessités thérapeutiques

– Rehmania glutinosa DI HUANG : à l’état naturel, sa nature est froide, il rafraîchit le sang ; après cuisson au bain-marie, sa nature devient tiède, il permet de tonifier le sang ; carbonisé, il possède des effets hémostatiques ;

– Polygonum multiflorum HE SHOU WU, à l’état naturel, possède la propriété de favoriser les mouvements de descente ; il est diurétique, après cuisson ce pouvoir diurétique disparaît mais cette plante peut alors tonifier le Foie et les Reins.

• Faciliter la présentation et la conservation

Les matières médicinales obtenues après broyage des plantes, des coquillages, des carapaces d’animaux… sont préparées et diffusées sous forme de comprimés ou de pilules. Certains remèdes nécessitent d’être grillés ou séchés pour éviter toute fermentation et permettre leur conservation.

• Éliminer les parties inutiles ou sans intérêt thérapeutique

Bien évidemment, les plantes avant séchage doivent être débarrassées des impuretés, particules de terre ou de sable, prises dans leurs racines. Les feuilles de néflier doivent être brossées pour éliminer le duvet qui les recouvre. Le cœur de Polygala tenuifolia YUAN ZHI doit être enlevé. La mue de cigale Cryptotympana atrata CHAN TUI doit être débarrassée de la tête et des pattes.

2) La sélection des remèdes – XIN ZHI ou PAO ZHI

• L’épuration

Elle consiste à obtenir des matières premières débarrassées de toute impureté par tamisage, grattage, brossage…

• La pulvérisation

Pour satisfaire aux besoins de présentation ou d’utilisation, les matières premières sont décortiquées, limées, râpées, broyées… Par exemple, les coquilles d’huître sont réduites en poudre, les cornes de cerf sont limées et réduites en poudre ou découpées en fines lamelles.

• La réduction

Les matières premières peuvent être découpées en morceaux afin de faciliter le séchage, la conservation, la présentation ou l’emploi. Ce découpage obéit à des normes précises en fonction des plantes et de leur destination : découpage en tranches fines, ou épaisses, en tranches obliques ou en lamelles…

3) Les méthodes de préparation

Ces méthodes de préparation des médicaments reposent sur des techniques traditionnelles rapportées au fil des siècles. On en distingue trois grandes catégories :

– préparation au moyen de l’eau,

– préparation au moyen du feu,

– préparation au moyen de l’eau et du feu.

• Préparation au moyen de l’eau – SHUI ZHI

Cette méthode de traitement des plantes médicinales a pour but de ramollir, de purifier, de régulariser les caractères énergétiques, de réduire la toxicité ou les effets secondaires des drogues.

Différentes techniques sont utilisées : humidification, lavage, trempage, macération, précipitation, lévigation… Nous ne citerons que les méthodes les plus courantes.

♦ Lavage – XI

Il s’agit simplement de laver la plante pour la débarrasser de la terre qui adhère à ses racines.

Lavage à l’eau courante – PIAO

Ce procédé, renouvelé à plusieurs reprises, a pour but de débarrasser les médicaments de leur odeur trop forte ou de leur trop grande teneur en sel.

Exemples :

– Laminaria japonica KUN BU, Sargassum fusiformis HAI ZOU sont ainsi trempées et lavées pour éliminer leur excès de sel ; – le placenta est soumis au même procédé pour chasser son odeur trop forte.

♦ Humidification – RUN

Cette méthode correspond aussi à l’immersion (FU) ou à la confination (MEN). Elle a pour but de ramollir les plantes en les imbibant progressivement sans entamer leur efficacité, par différents procédés : lavage, trempage, aspersion, imbibition, humidification au grand air ou en milieu clos.

Exemples :

– Schizonepeta tenuifolia JING JIE est humidifiée par aspersion,

– Areca catechu BING LANG est humidifiée par lavage au vin,

– Magnolia officinalis HO PO est humidifiée par imbibition,

– Rheum palmatum DA HUANG est humidifiée dans un courant d’eau, etc.

♦ Trempage – PAO

La plante est mise à tremper dans l’eau pendant un temps suffisamment long pour que l’écorce se détache aisément. Ex. : Prunus armeniaca XING REN, Prunus persica TAO REN.

♦ Humidification progressive – ZI

Ce type d’humidification permet de ramollir le produit afin de pouvoir le découper en tranches.

♦ Lévigation et décantation – SHUI FEI

Ce procédé consiste à délayer dans l’eau les remèdes réduits en poudre. Les particules les plus denses précipitent immédiatement alors que les plus fines surnagent. La poudre ainsi obtenue est ensuite séchée. Le précipité recueilli est à nouveau broyé et soumis au même processus une seconde fois. Cette technique est employée pour la préparation de remèdes tels que Cinnabaris ZHU SHU, Calamina LU GAN SHI, Realgar XIONG HUAN.

♦ Macération – JIAN

La macération est une solution obtenue en traitant, pendant un temps plus ou moins long, une plante par de l’eau, du vin, de l’huile, de l’eau de riz, pour obtenir les principes solubles.

• Préparation au moyen du feu – HUO ZHI

La préparation au moyen du feu consiste à mettre les remèdes directement ou indirectement en contact avec le feu en vue de les dessécher, de les jaunir, de les roussir, de les rendre friables ou de les carboniser.

♦ Grillage – CHAO

Selon la nature du médicament ou l’objectif à atteindre, le remède peut être :

– grillé au jaune CHAO HUANG,

– grillé au brun CHAO JIAO,

– carbonisé CHAO TAN.

Les deux premiers procédés permettent de modifier les caractères énergétiques des remèdes. La carbonisation permet de diminuer la toxicité et les effets secondaires de certains remèdes et de renforcer leur pouvoir astringent ou leur action hémostatique. Pour réduire le caractère irritant de certains médicaments ou pour renforcer leur efficacité, au cours du grillage, il est possible de rajouter de la terre, du riz ou du son.

Ainsi, Atractylodes macro-cephala BAI ZHU est grillé avec de la terre, Mylabris phalerata BAN MAO est grillé avec du riz, Poncirus trifoliata JI QIAO est grillé avec du son.

Le grillage ou le brûlage avec du talc ou du gravier, procédé appelé TANG, permet d’obtenir des remèdes très friables, ce qui a pour conséquence d’augmenter leur solubilité.

♦ Grillage et imbibition – JIN

Ce procédé consiste à rajouter aux matières médicinales grillées des produits liquides pour qu’ils les pénètrent et les imprègnent afin de modifier leurs caractères énergétiques, renforcer leur efficacité, atténuer les effets secondaires. Les produits les plus couramment employés sont le miel, le vin, le vinaigre, le jus de gingembre, l’eau de mer, l’urine d’adolescent impubère.

Exemples :

– le pouvoir de tonification d’Astragalus membranaceus HUANQ QI est renforcé lorsqu’on le traite avec du miel ;

– le rôle antitussif de Stemonia japonica BAI BU et du Tussilago farfara KUAN DONG HUA est accru s’ils sont traités avec du miel ;

– le pouvoir de mobilisation du sang de Ligusticum wallichii CHUAN QIONG est augmenté quand on le traite avec du vinaigre ;

– le pouvoir de tonification des Reins d’Eucommia ulmoides DU ZHONG est renforcé quand on le traite avec du sel.

♦ Chauffage ou brûlage direct ou indirect par le feu – DUAN

Cette technique consiste à chauffer les matières médicinales en les mettant directement sur le feu jusqu’à ce qu’elles soient portées au rouge, ou indirectement dans une marmite dont le fond est porté au rouge.

Elle s’applique à la préparation des minéraux, des coquillages, des carapaces d’animaux. Exemples : Stegodon orientalis LONG GU, Ostrea rivularis MU LI. Elle a pour objet de les rendre friables afin d’augmenter leur capacité d’absorption.

♦ Torréfaction – PAO

La torréfaction permet de réduire les effets secondaires trop violents de remèdes comme Squama manidis, en les faisant griller dans un récipient jusqu’à ce qu’ils deviennent dorés et se fendillent.

♦ Cuisson sous la cendre – WEI

Ce mode de cuisson consiste à chauffer sous la cendre les matières médicinales enrobées de farine de riz ou enveloppées de papier humide jusqu’à carbonisation de la couche enveloppante. Il a pour but d’éliminer une partie de l’huile contenue dans ces produits et de réduire leurs effets secondaires. Le gingembre peut être préparé selon cette méthode, c’est alors le WAI JIANG, de même que Saussurea lappa WEI MU XIANG.

♦ Griller – ZHI

Il s’agit de griller les remèdes tout en les remuant et en ajoutant au fur et à mesure soit du miel, soit de la graisse de mouton ou de bœuf, jusqu’à ce qu’ils jaunissent. Peuvent être ainsi préparés Astragalus membranaceus ZHI HUANG QI, Glycyrrhiza uralensis ZHI GAN CAO.

Séchage à feu doux – BEI

Ce mode de séchage convient à des plantes comme Hirudo nipponica ZHI SHUI, Tabanus bluittatus MANG CHONG.

♦ Séchage à feu très doux – HONG

Chrysanthemum morifolium ZHI JU HUA et Lonicera japonica JIN YIN HUA sont traités de cette manière.

• Préparation au moyen de l’eau et du feu

♦ Cuisson à l’eau – ZHU

Elle consiste à faire bouillir le médicament dans l’eau ou le jus d’une plante médicinale, jusqu’à ce qu’il soit propre à la consommation ou qu’il ait été parfaitement imprégné. Ex. : Daphne denkwa YUN HUA.

♦ Cuisson au bain-marie ou à l’étuvée – ZHENG

Cette méthode de cuisson utilisant la vapeur est employée pour des plantes comme la rhubarbe, pour diminuer son action purgative. Pour obtenir les effets thérapeutiques recherchés, certaines plantes demandent à être cuites à plusieurs reprises au bain-marie, après séchage au soleil.

♦ Trempage – CUI

Les médicaments chauffés au rouge sont immédiatement plongés dans l’eau ou la décoction d’un autre remède. Ce procédé permet par la suite de briser et de pulvériser plus facilement les produits ainsi traités, le liquide de trempage pouvant également être utilisé à des fins thérapeutiques. Cette méthode est indiquée pour la préparation de Calamina, Magnétite, Pyrite.

♦ Immersion – TAN

Les matières médicinales sont plongées puis retirées immédiatement de l’eau bouillante. Cette technique est utile pour faciliter la décortication des graines ou pour éliminer leur excès de sucs.

♦ Distillation – JING LIU

Elle a pour but de libérer les principes volatiles recueillis par condensation. Ce procédé est employé pour la préparation des alcools, des huiles essentielles.

♦ Autres procédés de préparation

De nombreux procédés sont encore employés dans la préparation des remèdes traditionnels. Ils ont tous pour objectif d’éliminer leur toxicité, de réduire leurs effets secondaires, de renforcer leur pouvoir thérapeutique et d’assurer une meilleure qualité de conservation. Parmi ces différentes méthodes, nous pouvons citer la fermentation, la germination, la gélification… Exemples : germination du riz ou du soja, fermentation de Massa medica fermentata SHEN QU, gélification de la pastèque.

♦ Rôle des adjuvants

– Le vin permet d’accentuer le pouvoir de monter (SHENG) des médicaments.

– Le jus de gingembre permet d’obtenir un effet dispersant (SAN).

– L’eau salée permet de ramollir le dur et d’atteindre les Reins.

– Le vinaigre permet d’obtenir une action astringente et d’atteindre le Foie.

– L’urine d’adolescent (WTF ?!!?) permet d’éliminer et de faire descendre le Feu.

La rinçure de riz permet d’obtenir une action humidifiante et d’harmoniser la région médiane.

– Le lait accentue le pouvoir humectant et engendre le sang.

– Le miel a des effets adoucissants et tonifie la Rate.

– Le grillage avec de la terre permet au remède de parcourir le Foyer Moyen ; traité avec du son, le remède peut tonifier l’Estomac et les Intestins.

– Trempé dans une décoction de Glycine max ou de Glycyrrhiza uralensis, le médicament possède une toxicité moindre.

– Enduire un remède de graisse de mouton ou de bœuf lui facilite la pénétration des os. Dans la pharmacopée chinoise, les remèdes qui subissent un travail de finissage ou une méthode de préparation spéciale sont clairement indiqués, mais il arrive qu’il faille le préciser notamment en fonction des différences qui peuvent exister entre les régions de Chine.

Exemples :

– Semen coicis cru SHEN YI REN,

– Semen coicis grillé CHAO YI REN,

– Polygonum multiflorum frais XIAN SHOU WU,

– Polygonum multiflorum sec GAN SHOU WU,

– Polygonum multiflorum traité ZHI SHOU WU,

– Pinelia ternata traité au gingembre JIANG BAN XIN,

– Polygala tenuifolia traité selon la méthode ZHI à l’eau SHUI ZHI YUAN,

– Polygala tenuifolia traité selon la méthode ZHI au miel MI ZHI YUAN ZHI.

C. Dénomination des plantes

Les caractères employés pour désigner les végétaux n’obéissent à aucune règle générale. La plante est considérée dans son ensemble et sa dénomination suggère ses qualités ou son lieu d’origine. C’est à Li Shi Zhen que revient le mérite d’avoir mis plus de clarté dans le système de classification des plantes. Nous pouvons retenir plusieurs critères qui ont servi à la dénomination des plantes médicinales.

• Selon les propriétés des plantes

– FANG FENG Radix sileris plante anti-vent : Fang signifie « défendre », « protéger », « préserver » ; Feng signifie « vent ». Cette plante possède la faculté de traiter tous les phénomènes de type vent.

– YI MU CAO Herba leonuri, « herbe qui nourrit la mère » : cette plante est utile à la mère pendant la période de grossesse et après l’accouchement.

• Selon la saveur ou l’odeur de la plante

– DING XIANG Flos caryophilli, « clou de parfum » : il s’agit d’une plante dont la fleur très odoriférante a la forme d’un clou.

– GAN CAO Radix glycyrrhizae, « herbe douce » : il s’agit de Réglisse dont la saveur est très douce.

• Selon la couleur de la plante

– HUANG LIANG Rhizoma coptidis, « nénuphar jaune » : il s’agit d’une plante à fleur jaune (Huang) et dont les racines s’enchevêtrent (Liang);

– HONG HUA Flos carthami, « fleur rouge » : comme son nom l’indique, c’est une plante dont la fleur a une couleur rose-rouge.

• Selon les particularités saisonnières de la plante

– BAN XIA Rhizoma pinelliae, « moitié de l’été » : Ban signifie « moitié », Xia signifie « été ». Il s’agit d’une plante dont la tubérisation a lieu à la moitié de l’été.

– REN DONG Flos lonicera, « tolère l’hiver » : Ren signifie « résister », Dong signifie « hiver ». Il s’agit d’une plante dont la vigueur lui permet de résister au froid.

• Selon l’aspect de la plante

– GOU TENG Ramulus uncariae, ainsi dénommée car la plante grimpe sur les rochers.

– NIU XI Radix chyranthes bidentate, « genou de bœuf » : cette plante est ainsi dénommée en raison de sa ressemblance avec un genou de bœuf, NIU signifiant « bœuf », XI « genou ».

• Selon la partie utilisée de la plante

– JU HUA Flos chrysanthemi, fleur de Chrysanthème.

– SANG YE Folium mori, feuille de Mûrier.

• Selon le lieu d’origine de la plante

– BA DOU Semen crotonis, Soja du Si Chuan.

– SHU JIAO Fructus capsili, Piment du Si Chuan.

(particularisme linguistique des idéogrammes qui ne se retrouve pas dans une traduction phonétique)

• À la mémoire d’un herboriste

– SHI JUN ZI Fructus quisqualis.

– DU ZHONG Cortex eucommiae.

• Selon la transcription phonétique

– MAN TUO LUO Flos daturae dérive d’un mot indien.

3. Caractères énergétiques des plantes médicinales et des drogues

Selon la conception traditionnelle chinoise, l’action des plantes médicinales et des drogues a pour objet :

– d’éliminer les pervers (BING XIE) et les facteurs déclenchants (BING YIN) des maladies ;

– de rétablir l’harmonie des organes et des entrailles ;

– de corriger le déséquilibre du YIN et du YANG qui sous-tend toute pathologie. Drogues et plantes médicinales sont caractérisées par plusieurs paramètres fondamentaux, qui conditionnent leurs qualités et leurs règles de prescription :

– la nature QI et la saveur WEI,

– le point d’impact,

– le mouvement de montée ou de descente

– le pouvoir tonifiant ou dispersant,

– le caractère toxique ou non.

Ces propriétés fondamentales sont directement conditionnées par la « quintessence » JING et la « forme » XING de la plante. C’est une expérience de plusieurs siècles qui a permis de préciser, pour chaque plante, ses caractères énergétiques et ses effets thérapeutiques, dont la règle de prescription obéit aux théories fondamentales du YIN YANG, des organes et des entrailles (ZANG FU) et des méridiens (JING LUO).

A. La nature et la saveur

Tous les éléments de la matière chaque drogue a d’abord été le fruit d’une recherche individuelle, la détection des effets thérapeutiques observés ayant permis de caractériser chaque élément de la matière médicale.

1) Les Quatre Natures – SI QI

Ce sont :

– le froid – HAN,

– le chaud – RE,

– le frais – LIANG,

– le tiède – WEN,

parmi lesquelles : – froid et frais appartiennent au YIN, – chaud et tiède appartiennent au YANG.

Les natures fraîche et tiède font ressortir l’existence de degrés différents dans l’intensité de la nature, ces deux natures ne représentent que le froid et la chaleur à un degré moindre. De même, certaines plantes sont qualifiées d’une nature très chaude, très froide, légèrement fraîche, légèrement tiède. La nature des remèdes est déterminée par leurs effets thérapeutiques sur des symptômes qualifiés par référence au froid ou à la chaleur. Les remèdes qui éliminent ou améliorent les symptômes appartenant aux syndromes chaleur sont de nature fraîche ou froide. Exemple : Scutellaria baicalensis HUANG QIN, Isatis tinctoria BAN LAN GENG éliminent la chaleur et les toxiques (DU) dans les syndromes chaleur des douleurs de la gorge accompagnées de soif intense. Les remèdes qui éliminent ou améliorent les symptômes appartenant aux syndromes froid sont de nature chaude ou tiède.

Exemple : Aconitum carmichaeli FU ZI, Zingiber officinalis GAN JIANG réchauffent la partie moyenne du corps, dispersent le froid, éliminent les douleurs abdominales dues au froid. En plus de ces quatre natures, on décrit la nature tiède – PING, ses effets sont modérés ou peu évidents, une nature légèrement fraîche ou légèrement tiède, celles-ci sont incluses dans les quatre natures. Prescrire des remèdes de nature froide ou fraîche dans un syndrôme chaleur, des remèdes de nature chaude ou tiède dans un syndrôme froid, est un des grands principes de la médecine traditionnelle.

2) Les Cinq Saveurs – WU WEI

Ce sont :

– le piquant-âcre – XIN,

– le doux-sucré – GAN,

– l’acide-aigre – SUAN,

– l’amer – KU,

– le salé – XIAN.

Certains remèdes possèdent une saveur fade-insipide DAN, ou âpre SE. Bien qu’il y ait plus de cinq saveurs, la tradition conserve l’expression Cinq Saveurs WU WEI.

Parmi les saveurs :

– l’âcre ou piquant, le doux ou sucré, l’insipide ou fade appartiennent au YANG ;

– l’acide ou aigre, l’amer et le salé appartiennent au YIN.

• Piquant-âcre – XIN

– Possède une action dispersante et dissipante,

– fait circuler et active le souffle QI,

– mobilise le sang,

– nourrit le corps.

Les remèdes à saveur piquante-âcre sont employés dans les méthodes de sudorification pour traiter les maladies de la superficie – BIAO. Exemple : Ephedra distachia MA HUANG, Mentha haplocalyx BO HE. D’autres sont utilisés plus spécifiquement pour leur pouvoir nutritif. Exemple : Cuscuta chinensis TU SI ZI.

• Doux-Sucré – GAN

La saveur douce a une action tonifiante. Elle harmonise et régularise le Réchauffeur moyen. Les remèdes à saveur douce sont prescrits dans les syndrômes de type vide. Exemple : Codonopsis pilosula DANG SHEN, Glycyrrhiza glabra GAN CAO.

• Acide-aigre – SUAN

La saveur aigre-acide possède un pouvoir astringent, elle ramasse, immobilise et resserre. On prescrit des remèdes à saveur acide pour lutter contre les transpirations dues au vide, pour traiter les diarrhées.

Exemple : Rhus chinensis WU BEI ZI.

• Amer – KU

La saveur amère disperse et assèche. Le sens de disperser XIE est très large et peut recouvrir plusieurs significations :

– purger TONG XIE : Rheum palmatum DA HUANG prescrit dans les syndromes d’obstruction de la chaleur et de constipation ;

– faire descendre (abaisser) et disperser JIANG XIE : Prunus armeniaca XIANG REN prescrit dans les toux dues à la remontée du souffle des Poumons à contre-courant ;

– éliminer et disperser QING XIE : Gardenia jasminoides ZHI ZI prescrit dans les syndrômes de chaleur extrême.

De même, assécher l’humidité concerne deux tableaux distincts :

– le syndrôme humidité-froid HAN SHI,

– le syndrôme humidité-chaleur SHI RE. Les remèdes amers de nature tiède éliminent l’humidité-froid. Exemple : Atractylodes chinensis CANG ZHU. Les remèdes amers de nature froide éliminent l’humidité-chaleur. Exemple : Coptis chinensis HUANG LIAN. On reconnaît aussi à la saveur amère une action de tonification du YIN. Exemple : Phellodendron amurense HUANG BAI prescrit dans les syndrômes de vide des Reins avec échappement de Feu, pour disperser le Feu et tonifier le YIN.

• Salé – XIAN

La saveur salée a un effet ramollissant. Elle lève et débloque les obstructions. Enfin, elle est laxative. Les remèdes à saveur salée sont utilisés dans le traitement des adénopathies, des tuméfactions, des constipations par obstruction de la chaleur, etc.

• Âpre – SE

L’action de la saveur âpre est analogue à celle de la saveur acide, elle combat la transpiration due au vide, traite les diarrhées, les polyuries, les spermatorrhées, les hémorragies. Exemple : Ostrea gigas Thunb MU LI.

• Fade-Insipide – DAN

L’insipide a une action diurétique, il élimine l’humidité et favorise les urines. Son emploi est utile dans l’élimination des œdèmes, dans le traitement de l’oligurie. Exemple : Poria cocos FU LING. Lors de l’emploi d’un remède, il est nécessaire de tenir compte de sa saveur et de sa nature pour apprécier ses effets thérapeutiques. Ainsi, deux drogues de même nature mais de saveur différente (amer-froid, piquant-froid) auront des effets différents. Inversement, deux drogues de même saveur mais de nature différente (doux-froid, doux-tiède) n’auront pas la même action. Exemples : – un excès de chaleur dans le BIAO pourra être éliminé par un remède piquant et froid : le piquant disperse l’énergie perverse et le froid combat la chaleur ; – une obstruction de la chaleur dans le LI pourra être éliminée par un remède salé et froid : le salé évacue vers le bas et le froid combat la chaleur.

D’autre part, l’action d’une plante se complexifie lorsqu’elle est caractérisée par plusieurs saveurs :

– Ephedra sinica MA HUANG : tiède, piquante et amère ;

– Cinnamomum cassia GUI ZHI : tiède, piquante et douce ;

– Cimicifuga dahurica SHENG MA : légèrement froide, piquante et amère. Des remèdes de même nature et de saveur identique peuvent avoir des effets différents en raison de leur différence de « densité » :

– lorsque leur QI est fort, ils ont une action d’extériorisation FU ;

– lorsque leur saveur est forte, ils ont une action d’intériorisation CHEN ;

– lorsque leur saveur est faible, ils ont un effet remontant SHENG ;

– lorsque leur QI est faible, ils possèdent une action descendante JIANG. Ce rôle des médicaments sur les mouvements de montée, de descente, d’extériorisation et d’intériorisation, explique leur différence dans le mode d’action.

B. Mouvement de montée SHENG et de descente JIANG, d’extériorisation FU et d’intériorisation CHEN

Les symptômes comme les mécanismes physiopathologiques ont tendance à se manifester :

– en haut : vomissement, dyspnée, toux…

– en bas : diarrhée, métrorragie, prolapsus…

– vers l’extérieur : transpiration diurne ou nocturne…

– vers l’intérieur : après propagation vers la profondeur d’un syndrome du BIAO. Les remèdes qui améliorent ou éliminent ces symptômes ont un effet favorisant les mouvements d’énergie de descente ou de montée, d’extériorisation ou d’intériorisation. Ces propriétés, qui permettent de corriger le déséquilibre fonctionnel de l’organisme, favorisent aussi l’élimination des énergies perverses. Dans la signification du caractère FU, « superficiel », « émergé », on retrouve la notion de dispersion. Dans le caractère CHEN, « profond », « immergé », on retrouve la notion de purgation. Dans l’ensemble, pour les remèdes qui favorisent les mouvements de montée et d’extériorisation, leurs effets s’orientent vers le haut et vers l’extérieur. Ce sont des médicaments qui ont les capacités suivantes : – faire monter le YANG,

– libérer le BIAO, l’avers,

– disperser le vent et le froid,

– favoriser les vomissements,

– ouvrir les orifices.

Par contre, pour les remèdes qui favorisent les mouvements de descente et d’intériorisation, leurs effets s’orientent vers le bas et l’intérieur. Ce sont des médicaments qui ont les capacités suivantes :

– favoriser la purgation,

– éliminer la chaleur,

– favoriser la diurèse,

– tranquilliser,

– abaisser le YANG et apaiser le vent,

– faciliter la digestion,

– éliminer les accumulations,

– inverser le contre-courant.

Le caractère de ces remèdes est qualifié par les idéogrammes CHEN et JIANG. Il existe des médicaments dont la faculté de favoriser les mouvements de descente et de montée n’est pas apparente ou peut même être ambivalente : – Ephedra distachia MA HUANG qui est sudorifique et diurétique ;

– Ligusticum wallichii CHUAN QING qui peut faire monter l’énergie à la tête et la faire descendre à la « mer de l’énergie » QI HAI 6VC. En réalité, ces remèdes à double appartenance sont peu nombreux. Ces capacités de favoriser les mouvements de descente et de montée, d’intériorisation et d’extériorisation, sont en étroite relation avec les propriétés des saveurs et des natures des remèdes. Les remèdes qui favorisent les mouvements de montée et d’extériorisation ont pour la plupart une saveur piquante ou douce, une nature tiède ou chaude, alors que les remèdes qui favorisent les mouvements de descente et d’intériorisation ont une saveur acide, amère, salée ou âpre, une nature froide ou fraîche. Ainsi, dans une ordonnance comportant de nombreuses plantes, il faut être attentif à ne pas prescrire des plantes dont les effets peuvent s’inhiber.

C. Méridiens destinataires – GUI JING

L’appartenance aux méridiens correspond à l’action des remèdes sur certaines parties de l’organisme.

Exemple : organes et entrailles ZANG FU : méridiens JING LUO, alors que les effets sur les autres parties sont minimes ou nulles. La classification des effets des plantes en fonction de leur point d’impact repose sur la théorie des organes et des entrailles et sur celle des méridiens. Le site d’action d’une plante est déterminé par ses effets sur un symptôme défini, par exemple :

– Platycodon grandiflorum JU JENG, Prunus armeniaca XING REN, qui éliminent les sensations de plénitude thoracique avec toux et dyspnée, ont un impact sur le méridien du Poumon ;

– Buthus martensii QUAN XIE, qui calme les convulsions, appartient au méridien du Cœur. La théorie de l’appartenance aux méridiens permet non seulement de définir le choix d’un remède en fonction de la symptomatologie, mais elle permet aussi d’expliquer l’action polyvalente de celui-ci. Bien entendu, la prescription d’un remède doit tenir compte de cette théorie mais elle doit en plus intégrer toutes les données concernant les saveurs, les natures et les mouvements induits. Lorsqu’un viscère ou un méridien est atteint, cette perturbation peut être le fait du froid, de la chaleur, du vide, de la plénitude, etc. La prescription du remède sera fonction de son lieu d’action et de l’ensemble de ses propriétés qui peuvent être très différentes : réchauffer, éliminer, tonifier, disperser…

Exemple : dans la toux par atteinte des Poumons, il faut prescrire une plante qui a pour site d’action le Poumon, Scutellaria baicalensis HUANG QIN, Zingiber officinalis GAN JIANG, Lilium lanciflorum BAI HO, mais toutes ces plantes se distinguent par leur mode d’action :

– Scutellaria baicalensis élimine la chaleur des Poumons,

– Zingiber officinalis réchauffe le froid du Poumon,

– Lilium lanciflorum tonifie le vide des Poumons. Si l’efficacité d’un remède dépend de ses propriétés, lors de la prescription, il faut aussi tenir compte des relations qui lient les viscères ou les méridiens entre eux. Ainsi, lorsqu’une atteinte des Poumons est associée à un vide de Rate, il faut prescrire des drogues qui tonifient la Rate pour que celle-ci nourrisse le Poumon. En présence d’un échappement de YANG du Foie secondaire à un vide de YIN de Rein, il est nécessaire de tonifier le Rein.

D. La quintessence – JING

À caractéristiques équivalentes, les qualités thérapeutiques d’une plante médicinale dépendent de son JING, c’est-à-dire de sa quintessence. La quintessence d’une plante se révèle d’autant plus : – qu’elle est consommée près de son lieu de production, – que la période de production, de récolte et de consommation respecte le cycle saisonnier. La spécificité d’une plante est liée à l’année de sa récolte « Les productions qui ne sont pas spécifiques de l’année ont une efficacité dispersée, elles ont un aspect ordinaire mais n’ont pas la qualité. » « Il faut les récolter quand elles détiennent la quintessence du ciel et de la terre. » (Su Wen, ch. 74-472.) Intervient donc la qualité énergétique de l’année et du moment de la récolte dans la spécificité des drogues. « C’est ce qui explique les variations de richesse en saveur, en activité et en efficacité des drogues. » La qualité d’une plante est déterminée par la Grande Énergie qui gouverne l’année et la Réponse de la terre qu’elle détermine. « Pourquoi y a-t-il des différences de qualité dans les médicaments ? » demande Huang Di (Su Wen, ch. 70-403). « Elles sont déterminées par le QI de la Terre mais, faute de création par celui du ciel, la Terre ne pourrait les faire croître. » C’est là un deuxième facteur, l’intervention de la Grande Énergie, qui gouverne l’année et la Réponse de la Terre qu’elle détermine, dans la croissance et donc dans la qualité du produit. La Grande Énergie et la Réponse de la Terre déterminent les saveurs et les couleurs des drogues actives. La Réponse de la Terre définit la nature et la saveur de celles qui ne se développent pas. Exemples

♦ Quand la Grande Énergie de l’année est JUE YIN, la Réponse de la Terre, déterminée par la loi des mouvements de balance d’énergie, est SHAO YANG.

Les drogues actives sont :

– amères (SHAO YANG – Feu),

– acides (JUE YIN – Bois).

Les graines sont :

– vertes (JUE YIN – Bois),

– rouges (SHAO YANG – Feu).

Les drogues qui ne se développent pas ont une saveur piquante. Le SHAO YANG répond au Feu qui inhibe le Métal dont la saveur est piquante. La nature refroidissante des drogues ne se développe pas, le SHAO YANG – Chaleur s’oppose au froid.

♦ Quand la Grande Énergie de l’année est TAI YIN, la Réponse de la Terre, déterminée par les mouvements de balance d’énergie, est TAI YANG.

Les drogues actives sont :

– douces (TAI YIN – Terre),

– salées (TAI YANG – Eau).

Les graines sont :

– jaunes (TAI YIN – Terre),

– noires (TAI YANG – Eau). Les drogues à saveur amère ne se développent pas, le TAI YANG – Eau inhibe le Feu dont la saveur est l’amer.

La nature échauffante ne se développe pas, le TAI YANG – Froid s’oppose à la chaleur.

E. La forme – XING

Sont à considérer ici trois aspects :

– la couleur et la forme,

– la consistance,

– le degré d’hydradation.

♦ La couleur et la forme

Elles interviennent au niveau de la stimulation sensorielle : – le vert en relation avec le mouvement du Bois, – le rouge en relation avec le mouvement du Feu, – le jaune en relation avec le mouvement de la Terre, – le blanc en relation avec le mouvement du Métal, – le noir en relation avec le mouvement de l’Eau. La forme intervient selon une règle analogue à la théorie des signatures.

♦ La consistance En relation avec les Cinq Mouvements, on décrit les Cinq Consistances :

– fibreuse pour le Feu,

– charnue pour la Terre,

– croquante pour le Métal,

– juteuse pour l’Eau,

– de noyau pour le Bois. Les Cinq Consistances font intervenir la dialectique du dur GANG et du mou ROU pour stimuler le YANG MING et la Rate.

♦ Le degré d’hydratation

Le degré d’hydratation des plantes fait intervenir la dialectique de l’humide et du sec pour stimuler la répartition des liquides et la distribution des saveurs.

1. Sucré représente l’aspect pervers de la saveur douce.

2. Aigre représente l’aspect pervers de la saveur acide.

3. Ceci concerne les plantes qui ne subissent aucune transformation avant usage thérapeutique.

4. Physiologie des saveurs

Définie comme la qualité perçue par le sens gustatif, la saveur est un mécanisme complexe de la médecine chinoise, dont la signification va bien au-delà d’une expérience qualitative, définissable par les effets qu’elle entraîne.

Le terme saveur recouvre plusieurs notions :

– les cinq sensations gustatives fondamentales,

– les cinq catégories de l’alimentation,

– le principe générateur de la forme,

– le principe actif YIN de chaque remède, constitué de YIN, matière-saveur, et de YANG, énergie-odeur.

L’idéogramme est WEI (saveur goût) et recouvre en réalité la notion : – de production de la Terre, – ayant trait à l’entretien de la vie, – absorbée par la bouche, par opposition à l’air et aux odeurs absorbées par le nez.

En fait, la saveur représente la qualité d’un remède qui lui est donnée par la Terre par rapport à sa nature qui correspond à une qualité conférée par le contact avec le ciel. Les saveurs sont au nombre de cinq :

– piquant ou âcre XIN

– acide ou aigre SUAN

– doux ou sucré GAN

– amer KU

– salé XIAN.

À ces Cinq Saveurs fondamentales, il convient d’ajouter deux saveurs :

– fade ou insipide DAN, proche de la saveur douce

– âpre SE, proche de la saveur acide.

A. Propriétés spécifiques des saveurs

Elles sont décrites dans le Su Wen (ch. 22-124 et 130, et ch. 74-481). « L’âcre est dissipant, l’acide astringent, le doux relâchant, l’amer durcissant et le salé assouplissant. » « Les saveurs ont des effets astringent, dissipant, relâchant, resserrant, desséchant, humectant, ramollissant, durcissant, que l’on met à profit pour régulariser les QI et les équilibrer. » Pour chacune des saveurs, les propriétés spécifiques sont définies par les idéogrammes qui leur sont associés.

♦ Piquant – Âcre – XIN

Sa fonction est caractérisée par les idéogrammes SAN et XING : – SAN : disperser, dissiper, – XING : mobiliser, faire circuler.

♦ Acide – Aigre – SUAN

Sa fonction est caractérisée par les idéogrammes SHOU et SE :

– SHOU : recueillir, amasser, rassembler,

– SE : astringent.

♦ Doux – Sucré – GAN

Sa fonction est caractérisée par les idéogrammes BU et HUAN :

– BU : suppléer, aider, tonifier, fortifier,

– HUAN : relâcher, détendre.

♦ Amer – KU

Sa fonction est déterminée par les idéogrammes XIE, JIAN et ZAO : – XIE : faire écouler, – JIAN : consolider, fortifier, – ZAO : dessécher.

♦ Salé – XIAN

Sa fonction est déterminée par les idéogrammes RUAN JIAN et RUN XIA :

– RUAN JIAN : ramollir le dur,

– RUN XIA : humecter, humidifier le bas.

Ces propriétés spécifiques des saveurs conditionnent leur utilisation dans le domaine thérapeutique, elles sont à la base de leurs relations avec les Cinq Mouvements, les Quatre Éléments et les viscères.

B. Correspondance des saveurs

1) Avec les Cinq Mouvements

La distribution des saveurs en fonction des Cinq Mouvements est traditionnellement la suivante :

– au mouvement du Bois correspond l’acide,

– au mouvement du Feu correspond l’amer,

– au mouvement de la Terre correspond le doux,

– au mouvement du Métal correspond le piquant,

– au mouvement de l’Eau correspond le salé.

Nous voyons que la saveur a un mouvement d’énergie inverse de celui du mouvement auquel elle correspond, sauf pour la Terre qui symbolise le Centre.

Ainsi :

– l’amer, qui comprime et durcit, répond au mouvement du Feu, qui est expansion et croissance ;

– le piquant, qui dissipe et fait circuler, correspond à l’automne, passage du YANG vers le YIN, intériorisation ou ramassage du YANG

– le salé, qui assouplit et ramollit, correspond à l’hiver, repli des énergies en profondeur ;

– l’acide, qui est astringent et rétractant, répond au mouvement du Bois, qui mobilise et met en mouvement ;

– le doux, qui tonifie et relâche, répond au mouvement de la Terre, qui distribue et transforme.

2) Avec les Quatre Éléments

La saveur possède un dynamisme inverse de celui de l’élément auquel elle correspond, sauf pour le Centre-lieu d’où tout provient et tout revient (J.-M. Kespi).

Ainsi :

– l’acide, qui rétracte, correspond au printemps, passage du YIN au YANG, extériorisation du YANG ;

– l’amer, qui comprime et durcit, correspond à l’été, expansion du YANG ;

– le piquant, qui dissipe et fait circuler correspond à l’automne, passage du YANG vers le YIN, intériorisation ou ramassage du YANG

– le salé, qui assouplit et ramollit, correspond à l’hiver, repli des énergies en profondeur ;

– le doux, qui relâche et tonifie, est en relation avec le Centre, qui distribue.

3) Avec les viscères

La saveur, de nature terrestre, résulte de l’action d’une énergie céleste sur les Cinq Mouvements, c’est un mécanisme structurant dont la prise de forme est à l’origine du viscère. C’est ainsi que le ch. 5 du Su Wen énonce : « L’Est engendre le vent qui produit le Bois qui donne l’acide qui nourrit le Foie. Le Foie nourrit les muscles qui sustentent le Cœur, il domine les yeux. Le Sud engendre la chaleur qui produit le Feu qui donne l’amer qui nourrit le Cœur. Le Cœur produit le sang qui sustente la Rate, il domine la langue… Le Centre engendre l’humidité qui nourrit la Terre qui produit la saveur douce qui nourrit la Rate. La Rate nourrit les chairs qui sustentent les Poumons et domine la bouche…

L’Ouest engendre la sécheresse qui produit le Métal dont la saveur âcre nourrit le Poumon. Le Poumon nourrit l’épiderme qui sustente les Reins, il domine le nez… Le Nord engendre le froid qui produit l’Eau qui donne le salé nourrissant le Rein. Le Rein nourrit les os et les moelles qui sustentent le Foie, il domine l’oreille… » La saveur à l’origine de la prise de forme des viscères possède donc un dynamisme inverse de celui du souffle spécifique du mouvement auquel elle correspond, sauf pour la Terre qui se trouve au Centre.

En relation avec les Cinq Mouvements, les saveurs obéissent aux lois d’engendrement et d’inhibition qui les caractérisent : une saveur nourrit non seulement l’organe qui lui correspond mais également celui qui le suit dans le cycle d’engendrement : Selon la loi d’inhibition des Cinq Mouvements, la saveur acide équilibre la saveur douce, le doux équilibre le salé, le salé équilibre l’amer, l’amer équilibre le piquant et le piquant équilibre l’acide.

Si une saveur en quantité modérée nourrit le viscère qui lui correspond dans le cycle des Cinq Mouvements, un excès aigu d’une saveur nuit à cet organe et ses correspondances :

– un excès aigu de saveur acide blesse le Foie et les tendons,

– un excès aigu de saveur amère blesse le Cœur et le souffle,

– un excès aigu de saveur douce blesse la Rate et la chair,

– un excès aigu de saveur piquante blesse le Poumon et la peau,

– un excès aigu de saveur salée blesse le Rein et les os. Chacun de ces effets est annulé par la saveur qui domine dans le cycle de répression :

– le piquant supprime les effets de l’acide, – le salé supprime les effets de l’amer,

– l’acide supprime les effets de la saveur douce,

– l’amer supprime les effets du piquant,

– le doux supprime les effets du salé. Un excès permanent d’une saveur liée à une alimentation déséquilibrée ou à une thérapeutique non contrôlée nuit aux correspondances de l’organe dominé :

– manger trop amer dessèche la peau et fait tomber les poils,

– manger trop âcre contracte les muscles et flétrit les ongles,

– manger trop salé fige les vaisseaux et altère le teint,

– manger trop acide rétracte les chairs et éverse les lèvres,

– manger trop doux endolorit les os et fait tomber les cheveux.

C. Saveur et Triple Réchauffeur

Chaque saveur, lorsqu’elle pénètre dans l’Estomac, agit spécifiquement sur le Triple Réchauffeur et les structures qui en dépendent. Les mouvements caractéristiques de chacune d’elles sont décrites au chapitre 63 du Ling Shu1.

• Action de l’acide sur le Triple Réchauffeur « L’acide entre dans l’Estomac, son QI est astringent (SE) et collecteur (SHOU), il monte vers les deux foyers, il lui est impossible d’entrer et de sortir. S’il ne sort pas, il reste donc dans l’Estomac, il harmonise (HE) et tiédit (WEN) le centre de l’Estomac puis descend et pénètre dans la Vessie. L’enveloppe de la Vessie est mince et molle et l’acide la rétracte, il n’y a plus d’échange et la voie de l’eau ne circule plus, on ne peut uriner. Le YIN est la fin du rassemblement des muscles (tendons) ; donc lorsque l’acide rentre, il se rend aux muscles et aux tendons. » L’acide, dans son mouvement de rétraction et de rassemblement, agit sur les foyers :

– moyen : il harmonise et tiédit l’Estomac,

– et inférieur : il interrompt les échanges au niveau de la Vessie. L’acide pénètre au périnée par le trajet du méridien du Foie et semble agir sur le ZONG JIN, ou « muscle des Ancêtres », qui se déploie à partir du noyau fibreux du périnée entre les deux orifices inférieurs.

• Action de l’amer sur le Triple Réchauffeur

« L’amer se rend à l’Estomac, l’ensemble des QI des cinq céréales ne peut supporter ce qui est amer ; lorsque l’amer pénètre dans la courbure inférieure (de l’Estomac), alors les voies des Trois Foyers se ferment et ne peuvent circuler, on a envie de vomir. Les dents sont l’extrémité (supérieure) de l’Estomac, or l’amer quand il entre se rend aux os, donc s’il entre et ressort, on sait qu’il se rend (aussi) aux os (c’est-à-dire vers les dents, jonction énergétique entre DU MAI et REN MAI, en relation avec les Reins et les os). » L’amer possède donc une action inhibitrice sur les échanges des Trois Foyers ainsi qu’une action vomitive. En ce sens, il s’oppose directement au fonctionnement du Foyer moyen.

• Action du doux sur le Triple Réchauffeur

« Le doux entre dans l’Estomac, son QI est très faible et il ne peut monter jusqu’au Foyer supérieur, il demeure au milieu de l’Estomac avec les céréales, à ce moment il humidifie et assouplit l’être humain ; lorsque l’Estomac est assoupli, il y a ralentissement et, lors de ce ralentissement, la flore parasitaire des voies digestives s’agite. Lors de cette agitation, il y a dilatation (affectant le) Cœur. Son QI communique vers l’extérieur jusqu’à la chair, donc ce qui est doux se rend à la chair. » Le doux, dont le QI est faible, se fixe dans le Foyer moyen humidifiant (RUN) et assouplissant (ROU), il favorise une dilatation avec fermentation dans les voies digestives avec répercussion sur le Cœur par la voie reliant le Foyer moyen au Foyer supérieur.

Action du piquant sur le Triple Réchauffeur

« Le piquant entre dans l’Estomac, son QI se rend au Foyer supérieur, le Foyer supérieur reçoit le QI et nourrit tout ce qui est YANG, le QI des condiments et des légumes piquants l’enrichit. Le QI de YONG et celui de WEI (énergie nourricière de défense) les reçoivent sans interruption. Ils séjournent longtemps sous le Cœur, c’est pourquoi le Cœur est vide. Le piquant et le QI circulent ensemble, c’est pourquoi, lorsque le piquant entre, il peut ensuite ressortir en même temps que la sueur. » Le piquant a donc pour rôle de stimuler et d’accompagner le mouvement d’extériorisation par le Foyer supérieur des énergies élaborées.

Action du salé sur le Triple Réchauffeur

« Le salé entre dans l’Estomac, son QI monte et se rend au Foyer moyen, il pénètre dans les MAI (vaisseaux), dans ce cas le QI du sang circule. Lorsque le sel et le sang se combinent mutuellement et se figent, cela provoque la mise en mouvement des sucs de l’Estomac. Au cours de cette perméabilisation, les sucs de l’Estomac sont vite épuisés, lorsqu’ils sont épuisés les voies du gosier (pharynx) sont déshydratées, arides, la racine de la langue est sèche, on a très soif. Le sang et les vaisseaux sont la voie du Réchauffeur moyen, donc lorsque le salé entre, il va au sang. » Le salé agit donc sur le Foyer moyen, sur le sang, et influe sur la sécrétion des liquides organiques en l’inhibant.

D. Saveur et régulation des souffles

La régulation des souffles par les saveurs est régie par trois propositions : – chaque saveur a une affinité élective avec un organe destinataire qu’elle nourrit sur le plan de la forme ; – chaque organe possède un désir pour un dynamisme particulier (Su Wen, ch. 5-125). On prescrit la saveur qui favorise ce dynamisme pour le tonifier et la saveur qui manifeste le dynamisme inverse pour le disperser ; – chaque organe a une souffrance élective, la saveur correctrice possède dans ce cas une action harmonisante (Su Wen, ch. 5-124).

PIQUANT – Nourrit le Poumon tonifie l’énergie du Foie harmonise le Rein disperse l’énergie du Poumon

ACIDE – Nourrit le Foie tonifie l’énergie du Poumon harmonise le Cœur disperse l’énergie du Foie

DOUX – Nourrit la Rate tonifie l’énergie de la Rate harmonise le Foie disperse l’énergie de la Rate harmonise le Foie disperse l’énergie du Cœur

AMER – Nourrit le Cœur tonifie l’énergie du Rein harmonise le Poumon et la Rate disperse l’énergie de la Rate

SALÉ – Nourrit le Rein tonifie l’énergie du Cœur harmonise la Rate disperse l’énergie du Rein Ce qui donne pour chaque organe la relation suivante avec les saveurs :

le Foie

– Saveur élective : l’acide. – Tonification et dispersion : « Le Foie désire disperser, on lui donne du piquant qui est dispersant. Pour le Foie, le piquant est tonique et l’acide est évacuant. » – Saveur harmonisante : « Quand le Foie est pressé, en hâte on le relâche par une alimentation douce. »

le Cœur

– Saveur élective : l’amer. – Tonification et dispersion : « Le Cœur désire la souplesse donnée par le sel qui tonifie, le doux disperse. » – Saveur harmonisante : « Si le Cœur souffre de relâchement, on le rétracte par des acidités. »

la Rate

– Saveur élective : le doux. – Tonification et dispersion : « La Rate désire être relâchée et harmonisée, ce que donne le doux, l’amer disperse. » – Saveur harmonisante : « Si la Rate souffre de l’humidité, on l’assèche par des amers. »

le Poumon

– Saveur élective : le piquant.

– Tonification et dispersion : « Le Poumon désire la rétraction que donnent les acidités qui tonifient le Poumon, le piquant disperse. »

– Saveur harmonisante : « Si le Poumon souffre du reflux de QI, on l’évacue par le bas avec des amers. »

le Rein

– Saveur élective : le salé.

– Tonification et dispersion : « Le Rein désire la dureté que donnent les amers qui tonifient le Rein, le sel disperse. »

– Saveur harmonisante : « Si le Rein souffre de sécheresse, on l’humecte avec des âcretés qui ouvrent les orifices cutanés, attirent les humeurs et font circuler le QI. »

E. Saveur et YIN YANG

Globalement

– La saveur est YIN par rapport à l’énergie qui est YANG.

– Les saveurs sont YIN par rapport aux odeurs qui sont YANG.

– La saveur, qui représente la qualité d’un remède donnée par la Terre, est YIN par rapport à sa nature, qui correspond à une qualité donnée par le contact avec le ciel.

♦ Selon un critère quantitatif

– « Les aliments riches en saveur sont YIN, ceux qui le sont moins sont YANG dans le YIN ;

– alors que les odeurs fortes sont YANG et celles qui le sont moins sont YIN dans le yang. (Su Wen, ch. 5.)

Selon un critère qualitatif

On oppose les saveurs en fonction de leur action sur les sécrétions et les éliminations :

– les saveurs fortes sont évacuatrices (laxatives), – les saveurs faibles sont perméabilisantes,

– alors que les odeurs fortes sont pyrétiques, et que les odeurs faibles sont sudorifiques. » (Su Wen, ch. 4.)

Parmi les saveurs

« Le piquant et le doux sont dispersants et YANG, l’acide et l’amer sont stimulants des écoulements et YIN. » (Su Wen, ch. 5.)

Au chapitre 74 du Su Wen, nous lisons : « Le piquant et le doux sudorifiques et dissipants sont YANG, l’acide et l’amer évacuants et purgatifs sont YIN, le salé évacuant et purgatif est YIN, ce qui est insipide est diurétique et YANG. »

Dans cette dialectique : – acide, amer, salé sont, YIN – piquant, doux, insipide sont YANG.

Selon leur mouvement spontané : – piquant et doux, qui dispersent en montant, sont YANG ;

– acide et amer, qui se répandent en descendant, sont YIN ; – le salé, qui coule en descendant, est YIN.

Selon leur action sur la distribution de l’énergie :

– sont YANG les saveurs dont l’excès augmente la distribution de l’énergie : piquant et doux ;

– sont YIN les saveurs dont l’excès ralentit la distribution de l’énergie : acide, amer et salé.

F. Action des saveurs sur les éliminations et les dispersions des énergies étrangères

« Tout ce qui est étranger doit être évacué, dispersé par le haut, le bas ou l’extérieur. » Les saveurs YIN – acide, amer et salé – induisent une élimination de type YIN, évacuation, purgation et vomification. Les saveurs YANG – piquant, doux et insipide – induisent une élimination yang.

– Le piquant correspond à la sudorification.

– Le doux correspond à la dissipation.

– Le salé correspond à la purgation et à l’évacuation.

– L’amer correspond à la vomification (en fait, l’amer est en relation avec toutes les éliminations).

– L’acide correspond à l’évacuation. – L’insipide est diurétique.

G. Contre-indications des saveurs

Les contre-indications des saveurs sont décrites dans le Su Wen (ch. 23-132), qui énonce : – « Le piquant bouscule le souffle, on restreindra les âcretés quand le QI est souffrant,– le sel bouscule le sang, – l’amer bouscule des os, – le doux bouscule les chairs, – l’acide bouscule les muscles, telles sont les cinq contre-indications. » – En cas d’atteinte du QI, il faut limiter ou ne pas prescrire de saveur piquante. – En cas d’atteinte du sang, ne pas abuser de la saveur salée. – En cas d’atteinte de l’os, ne pas employer la saveur amère. – En cas d’atteinte des chairs, proscrire la saveur douce. – En cas d’atteinte des muscles et des tendons, limiter la saveur acide.

5. Présentation et prescription des remèdes traditionnels

A. Mode d’administration des remèdes traditionnels

Les formes médicamenteuses de la pharmacopée traditionnelle sont dans l’ensemble analogues à celles de la pharmacopée occidentale. Aux extraits des plantes et décoctions classiques se sont adjointes des formes de présentation plus modernes, chacun de ces modes d’administration répondant à des besoins précis d’absorption, d’efficacité, de conservation. Nous allons envisager maintenant les modes de présentation les plus courants utilisés en médecine chinoise.

1) Les bouillons

Dans ces bouillons, on distingue :

– les tisanes – CHA,

– les décoctions – TANG,

– les macérations – JIAN.

La décoction est le procédé le plus employé. On utilise la solution obtenue par ébullition prolongée de la plante, variable selon ses caractéristiques. On place les drogues dans une marmite en terre ou dans un récipient en porcelaine (ne pas employer de récipient en fer), on les recouvre de 15 cm d’eau et on chauffe progressivement jusqu’à ébullition en malaxant de temps en temps les drogues, cette opération se prolongeant pendant une trentaine de minutes. Lorsqu’il est nécessaire de faire mijoter les remèdes une seconde fois, il faut rajouter un peu d’eau et poursuivre l’opération pendant vingt minutes. Les deux bouillons provenant de ces deux cuissons sont alors mélangés. S’il s’agit d’une préparation fébrifuge ou dispersant le vent, le temps de mijotage est raccourci. Pour les plantes aromatiques, la durée d’ébullition est courte, ou bien elles sont rajoutées au bouillon lorsque la cuisson est sur le point de s’achever, et le temps d’ébullition ne dépasse pas cinq minutes. Les substances peu solubles dans l’eau sont moulues et infusées dans les bouillons. La préparation des drogues à base de constituants solides nécessite une cuisson préalable de trente minutes avant de la mélanger aux autres remèdes, puis de faire mijoter le tout trente minutes. Si les décoctions se font le plus souvent dans l’eau, on peut aussi, selon les cas, employer du vin ou du vinaigre. Le temps de conservation d’une décoction est limité à une journée, il peut être allongé en préparant une mixture par adjonction de sucre. La décoction est couramment utilisée en raison de la rapidité de son absorption et de la rapidité de son efficacité, pour ces raisons elle est indiquée dans les affections aiguës.

2) Les poudres – SAN JI

Les poudres proviennent de la pulvérisation des plantes, suivie de tamisage. Elles peuvent être employées isolément ou en association. À usage interne, elles sont administrées par voie orale après dissolution dans l’eau, le vin ou l’eau de riz. Leur absorption est plus rapide que celle des comprimés mais plus lente que celle des décoctions. En usage externe, les poudres sont utilisées en application locale, parfois mélangées à un excipient gras ; les pulvérisations directes dans le nez ou la gorge sont d’un usage courant.

3) Les comprimés – WAN JI

Les comprimés, généralement de forme sphérique, sont obtenus par compression d’une ou plusieurs poudres mélangées à de l’eau, du vin, du miel, de la farine ou des gelées. Ce mode de présentation est actuellement le plus courant en raison de sa facilité de prescription, de la précision des posologies et de la qualité de conservation. Les comprimés les plus usuels sont les suivants :

♦ SHUI FAN WAN

Ce sont des comprimés préparés avec des drogues réduites en poudre additionnés d’eau.

♦ YAO ZHI FAN WAN

Ce type de comprimés convient aux produits médicinaux visqueux ou riches en substances fibreuses difficiles à broyer. Les plantes sont mises à bouillir jusqu’à extraction d’un jus épais qui sert à fabriquer ces comprimés. Plus faciles à prendre ainsi par voie orale, ils sont aussi plus fortement concentrés.

♦ MI WAN

Ce sont des comprimés qui utilisent le

miel comme support. Avant leur préparation, les plantes sont mises à cuire dans le miel et toute la difficulté de cette technique réside dans le mode de cuisson qui doit être très doux, pour obtenir une déshydratation parfaite du miel et une pâte ni trop molle ni trop dure. Ce type de comprimés convient aux maladies chroniques et aux personnes faibles.

♦ HU WAN

On prépare tout d’abord une pâte onctueuse avec du riz ou de la farine additionnée d’eau, dans laquelle on ajoute les drogues réduites en poudre pour fabriquer ensuite les comprimés.

4) Les pommades et colles – GAO JI

Elles se distinguent en deux catégories selon qu’elles sont destinées à l’usage interne ou à l’usage externe.

NEI FU GAO JI

Il s’agit d’une colle à prendre par voie orale, obtenue généralement par dessiccation de la gélatine animale ou végétale à laquelle on ajoute une certaine quantité de sucre ou de miel pour l’épaissir ou la parfumer. Au moment de l’emploi, il est nécessaire de la diluer dans de l’eau chaude.

L’absorption des colles est plus rapide que celle des pilules ou des poudres. Les colles sont surtout avantageuses dans les maladies chroniques ou lorsqu’une thérapeutique doit être poursuivie pendant une longue période.

• WAI YONG GAO JI

Ce sont des préparations à usage externe, cataplasmes GAO YAO ou pommades RUAN GAO. Les cataplasmes, sur support de tissu, sont préparés à partir d’oxyde de zinc, d’huile végétale, en particulier d’huile de sésame ZHI MA YOU, dans laquelle sont cuites les plantes médicinales. Ils sont essentiellement utilisés dans le traitement des abcès, des furoncles, des douleurs rhumatismales, mais aussi dans le traitement de certaines affections d’origine interne. Les pommades sont obtenues par cuisson dans l’huile de drogues réduites en poudre puis additionnées de cire.

5) Les liqueurs – JIU JI

En général, on utilise le vin blanc BAI JIN comme solvant, dans lequel on ajoute les plantes à tremper ; on obtient de cette manière le « vin médicinal YAO JIU ». De fabrication simple et de conservation aisée, ce vin peut être consommé par voie orale ou être destiné à un usage externe. Les fortifiants et les toniques sont souvent présentés sous cette forme mais ce mode de préparation est contre-indiqué en cas d’intolérance au vin. La technique de préparation est double, à chaud ou à froid : soit les matières médicinales, coupées en morceaux, sont mises à tremper dans le vin blanc, soit on extrait le jus par cuisson à l’eau, qui est ensuite dilué dans le vin. Cette dernière méthode de préparation réclame une quantité moindre de matière médicinale, mais elle ne convient pas aux substances aromatiques riches en produits volatiles.

6) Les tablettes – PIAN JI

Les tablettes sont réalisées à partir de drogues réduites en poudre, mélangées à une substance gélatineuse, et qui sont ensuite compressées, ou à partir du jus de cuisson d’une drogue dans lequel on ajoute le même produit réduit en poudre. Les matières médicinales riches en composés volatils peuvent être distillées. L’huile essentielle recueillie par condensation est mélangée à de la poudre pour former des petits grains ou des tablettes.

7) Les grains – CHONG JI

Ces grains de très petite taille doivent être dissous dans de l’eau chaude pour être consommés. Ils sont fabriqués à partir d’extraits de plantes auxquels on ajoute une certaine quantité d’amidon ou de sucre. Ils doivent être parfaitement solubles.

8) Les solutés injectables

Aux modes d’administration traditionnels se sont ajoutées des techniques modernes, en particulier par voie parentérale. Les injections de produits médicinaux traditionnels peuvent se faire par voie sous-cutanée, intramusculaire, intraveineuse ou aux points d’acupuncture. La technique de préparation de ces solutés répond à toutes les exigences de la pharmacologie moderne et leur emploi nécessite souvent au préalable d’effectuer des tests de tolérance et de sensibilité.

B. Prescription des remèdes traditionnels

La prescription des remèdes traditionnels doit respecter les principes qui règlent les interactions médicamenteuses, les contre-indications et les posologies. Une grande maîtrise de ces principes est requise pour assurer l’efficacité des thérapeutiques et la sécurité des patients.

Combinaison des remèdes – PEI WU

Les remèdes peuvent être prescrits seuls ou en association. Dans ce dernier cas, des interactions médicamenteuses peuvent se produire, selon la relation des « Sept Sentiments » des remèdes QI QING décrite par les anciens médecins chinois.

1) Prescription d’un remède unique – DAN XING

Un grand nombre d’ordonnances traditionnelles ne comporte qu’un seul remède, ce sont les « ordonnances simples » DAN FANG, qui conviennent aux maladies simples.

Par exemple, la poudre QING JIN SAN n’est composée que de Scutellaria baicalensis HUANG QIN, indiquée dans les expectorations sanguinolentes dues à la chaleur des Poumons. Lorsque les maladies sont plus complexes, les ordonnances elles-mêmes se complexifient et comportent deux ou plusieurs remèdes. L’association de plusieurs remèdes entraîne alors des modifications de leurs caractères énergétiques et, si certains peuvent être associés, d’autres ne le peuvent pas. C’est pour résoudre ces problèmes de combinaison de médicaments que les anciens médecins ont décrit les « Sept Sentiments » qui président aux relations entre les remèdes. En dehors de la monoprescription, six modes de relations concernent les combinaisons de remèdes.

2) Synergie – XIANG XU

Elle s’exerce entre deux ou plusieurs remèdes possédant des caractères énergétiques ou une activité semblable.

Exemples : – le Gypsum fibrosum SHI CAO est associé à l’Anamarrhena asphodeloides ZHI MU pour augmenter l’élimination de la chaleur et du Feu ;

– Rheum officinale DA HUANG est associé à Natrii sulfur MANG XIAO pour accroître les effets purgatifs et l’élimination de la chaleur.

3) Potentialisation – XIANG SHI

Elle s’exerce entre deux ou plusieurs remèdes qui possèdent des propriétés communes et des propriétés complémentaires qui renforcent l’action du remède principal ou dont l’action globale est supérieure à celle obtenue par chacun des constituants.

Exemples :

– Poria cocos FU LING, qui tonifie la Rate et élimine les liquides, renforce l’action d’Astragalus membranaceus HUANG QI, qui tonifie le QI et élimine les liquides ;

Rheum officinale DA HUANG, qui élimine la chaleur et purge, renforce l’action de Scutellaria baicalensis HUANG QIN, qui élimine la chaleur et le Feu.

4) Inhibition – XIANG WEI

Les effets secondaires ou toxiques indésirables d’un remède sont inhibés par l’adjonction d’un autre médicament.

Exemple :

– le caractère toxique de Pinellia ternata frais BAN XIA ou d’Arisaema amurense frais NAN XING est supprimé lorsqu’on ajoute du Gingembre frais. Pour cette raison, on dit que Pinellia ternata et Arisaema amurense « craignent » le Gingembre frais.

5) Neutralisation – XIANG SHA

Les effets secondaires ou toxiques indésirables sont neutralisés par l’adjonction d’un autre remède.

Exemples :

Saposhnikova divaricata neutralise la toxicité d’Arsenolite ;

Phaseolus radiatus neutralise celle du Croton tiglium.

6) Limitation – XIANG WU

Il s’agit de l’action d’un médicament qui limite celle d’un autre remède dans le but d’atténuer la puissance de ses effets.

Exemple :

– l’action de Scutellaria baicalensis limite les effets du Gingembre cru.

7) Antagonisme – XIANG FAN

Il s’agit d’une association de remèdes qui entraîne une réaction toxique ou des effets secondaires néfastes.

Exemples :

– ce sont les remèdes cités dans les « Dix-Huit Incompatibilités » (SHI BA FAN) et les « Dix-Neuf Craintes » (SHI JIU WEI). De ces six rubriques, quatre points sont importants à retenir : dans l’élaboration d’une ordonnance, il faut savoir reconnaître quels sont les remèdes qui peuvent :

– potentialiser l’action du remède principal, et les effets secondaires indésirables,

– s’inhiber réciproquement,

– déclencher par association une réaction toxique.

C. Les contre-indications

1) Exclusion de certaines associations

L’association de certains remèdes doit être évitée en raison de leur incompatibilité. Dans le Shen Nong Ben Cao Jing, ces incompatibilités sont distinguées en deux catégories : les inhibitions XIANG WU et les antagonismes XIANG FAN. Dans le Zhe Ben Cao, on décrit soixante sortes de remèdes qui s’inhibent et dix-huit sortes de remèdes antagonistes. L’unanimité ne s’est pas toujours faite sur ces contre-indications. À cette époque de Jin Yuan, un résumé sous forme de poème a été établi, concernant les « Dix-Neuf Craintes réciproques » et les « Dix-Huit Incompatibilités mutuelles ».

2) Les Dix-Neuf Craintes réciproques – SHI JIU WEI

1. Sulphur craint Mirabilite.

2. Mercure craint Arsenolite.

3. Euphorbia ebracteolata craint l’oxyde de plomb.

4. Croton tiglium craint Ipomohea hederacea.

5. Syzygium aromaticum craint Curcuma aromatica.

6. Aconitum carmichaeli et Aconitum kusnezoffii craignent Cornu rhinoceri. (éthique et conscience !)

7. YA ZIAO craint Sparganium stoloniferum.

8. Cinnamomum cassia craint Hallosyte.

9. Panax ginseng craint Trogopterus xanthipes.

3) Les Dix-Huit Incompatibilités mutuelles – SHI BA FAN

a) Clycyrrhiza uralensis est incompatible avec :

– Euphorbia kansui,

– Knoxia valerianoides,

– Sargassum pallidum,

– Daphne genkwa.

b) Aconitum carmichaeli est incompatible avec :

– Fritillaria cirrhoza, – Trichosanthes kirilowi, – Pinellia ternata, – Ampelopsis japonica, – Bletilla striata.

c) Veratrum nigrum L. var. ussurience est incompatible avec :

– Panax ginseng,

– Adenophora verticillata,

– Salvia miltiorrhiza,

– Scrophularia ninpoensis,

– Asarum heterotropoides,

– Paeonia lactiflora.

Il est important de remarquer que, parmi les remèdes cités dans les Dix-Neuf Craintes réciproques et dans les Dix-Huit Incompatibilités mutuelles, certaines associations se retrouvent dans les ouvrages anciens. Les médecins des différentes époques ont toujours été d’accord entre eux pour dire que certaines associations restaient possibles.

Dans les comprimés GAN YING WAN, le Croton tiglium est associé à Ipomoea purpurea. Dans la décoction GAN SUI BAN XIA, Glycyrrhiza uralensis et Euphorbia kansui sont associés. Dans la décoction SAN ZHONG KUI JIAN, Glycyrrhiza uralensis et Sargassum pallidum sont associés.

Les recherches menées actuellement en Chine ne permettent pas encore de confirmer la réalité de ces incompatibilités. Néanmoins, il est prouvé que la toxicité de l’association de Glycyrrhiza uralensis et d’Euphorbia kansui est fonction de la proportion relative de ces deux plantes : si la dose de Glycyrrhiza uralensis est supérieure ou égale à celle d’Euphorbia kansui, la toxicité est très grande. L’expérimentation sur animal de l’association Asarum heterotropoides-Veratrum nigrum a pu être létale. Les recherches sur ces contre-indications doivent être approfondies. En l’absence de preuves formelles de leur toxicité, il est prudent de ne pas utiliser ces associations.

4) Aliments interdits en cours de traitement

Les documents anciens prouvent que l’hygiène alimentaire est un facteur déterminant durant la période de traitement. Il faut éviter les associations suivantes :

– poireau et Dichroa febrifuga,

– poireau, ail et radis avec Rhemania glutinosa et Polygonum multiflorum,

– chair de tortue (encore des animaux !) et menthe,

– vinaigre et Poria Cocos,

– oignon et miel.

Les aliments dont la saveur et la nature contrarient celles des remèdes doivent être écartés :

– aliments crus de nature froide au cours d’un traitement visant à tonifier le YANG ou à éliminer le froid pervers,

– aliments indigestes,

– aliments irritants,

– l’huile en cas de fièvre élevée.

5) Contre-indications en période de grossesse

Un certain nombre de remèdes possèdent un pouvoir abortif ou sont toxiques pour le fœtus ; ils sont donc contre-indiqués chez la femme enceinte. Deux catégories de remèdes appartiennent à ce groupe : ceux dont l’usage est proscrit et ceux dont l’usage réclame beaucoup de prudence.

Les remèdes interdits

Ce sont des médicaments de caractère toxique, provoquant des réactions violentes :

– Croton Tiglium,

– Ipomoea purpurea,

– Euphorbia pekinensis,

– Mylabris phalereta,

– Phytolacca acinosa,

– Moschus moschiferus,

– Sparganium stolorii,

– Curcuma zedoaria,

– Hirudo nipponica,

– Tabanus mandarinus.

Les remèdes à utiliser avec prudence

Ce sont généralement des remèdes qui possèdent les actions suivantes :

– éliminent les stagnations,

– lèvent les obstructions,

– tonifient la quintessence, le JING,

– activent le QI.

Ce sont aussi souvent des remèdes à saveur piquante et nature chaude :

– Prunus persica,

– Carthamus tinctorius,

– Rheum palmatum,

– Poncirus trifoliata,

– Aconitum carmichaeli,

– Zingiber officinalis,

– Cinnamomum cassia.

Ces remèdes, en période de grossesse, ne doivent être utilisés qu’en cas de nécessité absolue.

6) Drogues toxiques et drogues non toxiques

Les drogues non toxiques peuvent être absorbées en grande quantité. Les drogues toxiques ont des posologies impérativement limitées en quantité et en durée, elles doivent toujours respecter les contre-indications. Le chapitre 40 de Su Wen énonce : « Les épices sont odorantes, les drogues minérales SHI YAO sont stimulantes, leurs émanations sont excitantes et revigorantes, c’est pourquoi on ne doit pas en donner à ceux dont le cœur n’est pas calme et le caractère souple. La chaleur est excitante et les drogues aussi. Si les deux se rencontrent, il est à redouter une atteinte de la Rate. À plus forte raison quand on prend les médicaments les jours 1 et 2 de la décade, car ces jours sont Bois. La Rate est Terre, elle redoute le Bois. »

D. Les associations classiques

Remarque : >signifie Indication.

1. Cinnamom um cassia et Coptis chinensis dans les pilules JIAO TAI WAN

>Dysharmonie entre le Cœur et les Reins.

2. Evodia rutaecarpa et Coptis chinensis dans les pilules ZUO JIN WAN

>Calmer le Foie et éliminer les régurgitations acides.

3. Zingiber officinale séché et Coptis chinensis

>Obstruction de la chaleur et du froid pervers dans le thorax.

4. Pinellia ternata et Coptis chinensis

>Obstruction des glaires chaleur, des impuretés, de l’humidité, détendre la poitrine et arrêter les vomissements.

5. Magnolia officinalis et Scutellaria baicalensis

>Élimination et transformation de l’humidité-chaleur de la Rate et de l’Estomac.

6. Cinnamomum cassia et Paeonia lactiflora

>Harmoniser le YING WEI, l’énergie nourricière et de défense.

7. Angelica sinensis et Paeonia lactiflora

>Tonification du sang.

8. Angelica sinensis et Ligusticum wallichii dans la poudre FO SHOU SAN

> Activation du sang.

9. Typha angustifolia et Tropterus xantipes dans la poudre SHI XIAO SAN

> Calmer la douleur, éliminer la stagnation.

10. Prunus persica et Carthamus tinctorius

> Faire circuler le sang et favoriser les menstruations.

11. Radix bupleuri et Scutellaria baicalensis

Éliminer la chaleur du Foie et de la Vésicule Biliaire.

12. Radix bupleuri et Paeonia lactiflora

>  Débloquer et harmoniser le Foie.

13. Morus alba feuilles et Chrysanthemum morifolium

> Éliminer le vent chaleur de la tête et des yeux.

14. Alpinia officinarum et Cyperus rotundus dans les pilules LIANG FU WAN

Calmer les douleurs gastriques.

15. Corydalis YANHI SUO et Melia azedarach dans la poudre JIN LING ZI SAN

Les douleurs abdominales.

16. Aconitum carmichaeli et Cinnamomum cassia

Réchauffer le YUAN QI.

17. Phellodendron amurense et Anemarrhena asphodeloides Éliminer l’humidité-chaleur du Réchauffeur inférieur.

18. Atractylodes chinensis et Phellodendron amurense

Les syndrômes WEI (paralysie et atrophie) de l’humidité-chaleur.

19. Prunus armeniaca et Fritillaria cirrhosa

Calmer la toux, éliminer les glaires.

20. Pinellia ternata et Pericarpium citri reticulata

Éliminer l’humidité des glaires.

21. Massa medica fermentata et Crataegus pinnatifida

Éliminer les amas ou stagnation de nourriture.

22. Amomum cardamomum et Amomum villosum T

onification de la Rate et de l’Estomac.

23. Dichroa febrifuga et Amomum TSUO KO

Le paludisme

24. Stegodon orientalis et Ostrea rivularis

>Consolider le JING, spermatorrhée.

25. Eucommia ulmoides et Dipsacus aster

>Lombalgie et douleur des genoux.

26. Asparagus cochinchinensis et Radix ophiopogonis

Purifier, tonifier les Poumons et les Reins.

27. Pinellia ternata et Sulphur

Froid du vide et constipation.

28. Ligustrum lucidum et Eclipta alba dans les pilules ER ZHI WAN 

>Tonification du YIN du Rein.

29. Morus alba feuilles et Sesamum indicum dans les pilules SANG MA WAN

Vertige dû au YANG du Foie.

30. Dioscorea opposita et Dolichos lablab

>Tonifier la Rate et arrêter la diarrhée.

31. Cimicifuga dahurica et Radix bupleuri

>Remonter l’effondrement du ZHONG QI.

32. Carapax amidae et Artemisia apiacea

>Renforcer le YIN, éliminer le syndrome GU ZHENG.

33. Fructus mume et Glycyrrhiza uralensis

>Apaiser la soif, engendrer les liquides.

34. Atractylodes chinensis et Magnolia officinalis

Expulser l’humidité et les impuretés.

35. Glycine max et Allium chinense dans la décoction CONG CHI TANG

Débloquer le YANG et sudorifier.

36. Gleditsia chinensis et Alunite dans la poudre XI XIAN SAN

.>Faire vomir les glaires du vent

37. Saussurea lappa et Areca catechu

>Débloquer les intestins, calmer les douleurs.

38. Sparganium stoloniferum et Curcuma zedoaria

>Ramollir les durcissements.

39. Citrus aurantium et Phyllostachys nigra

Harmoniser l’Estomac, arrêter les vomissements.

40. Paeonia suffruticosa et Gardenia jasminoides

Éliminer la chaleur du sang.

41. Inula japonica et Hematite

Calmer l’aérophagie.

42. Sygyzium aromaticum et Cucumis melo

Calmer le hoquet.

43. Psoralea corylifolia et Amomum dans les pilules ER SHEN WAN

Diarrhée de la Rate et des Reins.

44. Morus alba écorce et Lycium chinensis

Disperser le Feu des Poumons.

45. Anemarrhena asphodeloides et Fritillaria cirrhosa dans la poudre ER MU

Éliminer la chaleur du Poumon.

46. Saussurea lappa et Coptis chinensis dans les pilules XIANG LIAN WAN

Dysenterie.

47. Alunite et Curcuma aromatica dans les pilules BAI JIN WAN

Démence

48. Citrus aurantium et Atractylodes macrocephala dans les pilules ZHI ZHU WAN

Tonification de la Rate.

49. Halloysite et Limonite dans la décoction CHI SHI ZHI YU YU LIANG TANG

Resserrer le Gros Intestin.

50. Rosa laevigata et Euryale ferox dans les pilules SHUI LU ER XIAN DAN

Spermatorrhée.

51. Lycium chinense et Chrysanthemum morifolium

Clarifier la vue.

52. Zingiber officinalis cru et Zizyphus jujuba

Harmoniser le QI et le sang.

E. Posologie

L’unité de mesure de poids utilisée en Chine est la livre chinoise, ou JIN :

– un JIN = 16 LIANG

– un JIN = 160 QIAN

– un LIANG = 37,5 g

– un QIAN = 3,75 g

– un FEN = 0,37 g

– un LI = 0,003 g.

La posologie des remèdes est évidemment fonction de leurs caractéristiques, de la composition des ordonnances, des circonstances pathologiques, de la constitution individuelle des patients et de leur âge.

♦ Les caractéristiques des remèdes

Lorsque les remèdes possèdent un caractère violent et une saveur forte, comme Aconitum carmichaeli, Cinnamomum cassia, Zingiber officinale, la posologie doit être peu élevée. Au contraire, lorsqu’ils possèdent une nature neutre et une saveur fade, comme Dioscorea opposita, Poria cocos, Dolichos lablab, elle doit être plus élevée. Les remèdes à forte densité, Ostrea rivularis, Magnetite, sont prescrits à faible dose ; ceux à faible densité sont prescrits à dose plus importante, comme Morus alba feuille, Pellicula cicadae, Tetrapanax papyriferus. D’autre part, les effets d’un remède peuvent varier en fonction de sa posologie.

Par exemple : Crocus sativus à faible dose harmonise le sang, à forte dose il élimine les stagnations de sang (PO XUE).

♦ La composition de l’ordonnance

Dans une ordonnance, la posologie la plus élevée correspond à celle du remède souverain. Ainsi, dans la décoction du Tigre blanc BAI HU TANG, Gypsum fibrosum a une posologie plus élevée que celle d’Anemarrhena asphodeloides et de Glycyrrhiza uralensis. Dans les pilules ZUO JIN WAN, la dose de Coptis chinensis est supérieure à celle d’Evodia rutaecarpa. Dans une prescription avec de nombreux constituants, leur posologie doit être plus faible que dans une ordonnance avec peu de remèdes.

♦ Les circonstances pathologiques

En cas d’urgence, les posologies sont généralement élevées, alors que devant un tableau chronique elles doivent être diminuées. Lorsqu’un tableau clinique nécessite un traitement d’attaque, en permanence il faut veiller à ne jamais endommager le Souffle authentique ZHENG QI, ce qui irait à l’encontre du but recherché.

♦ La constitution individuelle des patients

En cas d’altération de l’état général ou de constitution faible, les prescriptions doivent être modérées.

Lorsqu’un état pathologique requiert la prescription de tonifiants à dose élevée, il est préférable de commencer à dose faible en observant une augmentation progressive.

♦ L’âge

Les personnes âgées ont une moins bonne tolérance vis-à-vis des médicaments. Les posologies doivent être diminuées pour éviter d’endommager le Souffle authentique. Chez les enfants en dessous de cinq ans, elles doivent être réduites au quart. Au-dessus de cinq ans, elles correspondent à la moitié des doses de l’adulte.

Dans une prescription phytothérapique, la posologie d’une plante n’obéit jamais à un standard, elle repose toujours sur une adaptation aux circonstances présentes.

F. Les ordonnances

1) Remèdes souverain, ministre, conseiller, ambassadeur

Les remèdes entrent dans la composition des ordonnances FANG, établies en vue d’éliminer le pervers selon un mode d’action variable : soit à la peau par la sudorification, soit vers le haut par la vomification, soit vers le bas par la purgation ou la diurèse.

Selon la priorité de l’effet recherché, les remèdes sont classés en quatre catégories :

– remède souverain JUN : remède principal qui traite la maladie ;

– remède ministre CHEN : remède qui potentialise l’action de la plante principale ;

– remède conseiller ZUO : remède qui permet de réduire les effets secondaires et de diminuer la toxicité de la drogue principale ;

– remède ambassadeur SHI : remède qui joue le rôle de second auxiliaire et canalise l’effet dans le méridien cible.

Dans une ordonnance traditionnelle, quel que soit le nombre de plantes prescrites, ce principe est respecté.

♦ Remède souverain JUN

– Éliminer le vent : Saposhnikovia divaricata.

– Éliminer le froid : Aconitum carmichaeli.

– Dissiper l’humidité : Stephania tetrandra.

– Purifier le Réchauffeur supérieur : Coptis chinensis.

– Purifier le Réchauffeur moyen : Scutellaria baicalensis.

♦ Remède ministre CHEN

Dans la décoction MA HUANG TANG, Cinnamomum cassia est le remède ministre qui potentialise l’action d’Ephedra sinica.

Dans une ordonnance, lorsqu’il existe deux remèdes souverains, les ministres peuvent être plus nombreux.

♦ Remède conseiller ZUO

Dans la décoction MA HUANG TANG, Prunus armeniaca est employé comme remède conseiller, il fait communiquer les Poumons et calme la toux.

♦ Remède ambassadeur SHI

Ce remède a un rôle d’auxiliaire, il obéit au ministre, il canalise l’effet dans le méridien cible YIN JING YAO ; il est encore appelé « remède qui dirige » YIN YAO ou « guide des remèdes » YAO YIN ZI.

2) Les  Sept Ordonnances

À une époque ancienne, les prescriptions reposaient sur un seul remède puis, progressivement, les ordonnances se sont complexifiées.

C’est surtout à Zhang Zhong Jing, auteur du Shang Han Lun, que nous devons la codification de ces prescriptions, reconnues actuellement comme les ordonnances classiques JING FANG qui, elles-mêmes, ont connu des développements ultérieurs en fonction des époques : ce sont les ordonnances d’épque Shi Fang.

Selon le but recherché, la prescription répondra à l’une des Sept Ordonnances traditionnelles :

– ordonnance majeure DA FANG,

– ordonnance mineure XIAO FANG,

– ordonnance lente HUAN FANG,

– ordonnance rapide JI FANG,

– ordonnance impaire QI FANG,

– ordonnance paire OU FANG,

– ordonnance complexe FU FANG.

Le Su Wen apporte les précisions sur l’utilisation de ces sept ordonnances : « La petite prescription comporte un souverain et deux ministres. La moyenne : un souverain, trois ministres et cinq adjoints. La grande : un souverain, trois ministres et neuf adjoints. ». (74-483) « La prescription impaire est de un souverain et deux ministres ; deux souverains et trois ministres sont une prescription impaire ; deux souverains et six ministres sont une prescription paire. La prescription impaire convient aux maladies facilement accessibles, la prescription paire aux moins accessibles. Comme sudorifique, on n’emploie pas l’impaire, comme purgatif, on n’emploie pas l’impaire. Pour tonifier et corriger dans le haut du corps, on se sert de traitements lents. Pour tonifier et corriger dans le bas du corps, on fait des traitements actifs. Les drogues actives sont riches en saveurs, celles à action lente sont pauvres en saveurs. On les choisit en vue de l’objectif à atteindre. Quand la maladie est difficilement accessible, la saveur est absorbée en chemin et ne peut développer sa pleine efficacité. Pour l’équilibration des QI, dans les maladies très accessibles, la prescription paire ou impaire est prise à petites doses, dans les maladies difficilement accessibles, les doses seront fortes. Fortes doses, drogues peu nombreuses. Faibles doses, ingrédients nombreux. Le maximum est neuf, le minimum est deux. Si la prescription impaire ne chasse pas la maladie, on fait une prescription paire, cela s’appelle prescription redoublée. Si la prescription paire ne réussit pas, on emploie les adjuvants contraires qui refroidissent, réchauffent, tiédissent, rafraîchissent et agissent indirectement dans le sens de la maladie. » (74-473)

La prescription répond donc toujours à la dialectique du YIN-YANG :

– la prescription impaire YANG traite les symptômes YIN, de l’intérieur ;

– la prescription paire YIN traite les symptômes YANG, de l’extérieur ;

– l’ordonnance majeure s’adresse aux dérèglements très profonds ;

– l’ordonnance mineure est employée dans les affections superficielles ;

– doses fortes, drogues peu nombreuses ;

– doses faibles, drogues nombreuses ;

– le traitement lent s’attaque au tronc, à l’origine ;

– le traitement rapide s’attaque aux branches, aux manifestations.

♦ L’ordonnance majeure DA FANG

Lorsque les pervers sont abondants, il est nécessaire d’exercer une action forte pour les éliminer en ayant recours à la grande ordonnance DA FANG.

Par exemple, c’est ce que réalise la méthode thérapeutique « faire descendre » XIA FA avec la décoction DA CHEN QI TANG. Dans ce genre de prescription, il faut toujours tenir compte de l’état du Souffle orthodoxe parce qu’une purgation trop forte peut léser le YIN, ou une sudorification trop intense peut blesser le YANG et l’expulsion des pervers s’accompagnerait d’un endommagement du ZHENG QI, ce qui serait contraire aux principes de la médecine chinoise.

♦ L’ordonnance mineure XIAO FANG

Lorsque les pervers sont superficiels ou peu abondants, leur élimination nécessite une ordonnance plus légère, ainsi la méthode «faire descendre » XIA FA peut se réaliser avec la décoction xiao cheng qi tang.

♦ L’ordonnance lente HUAN FANG

Devant une symptomatologie chronique ou de vide, en l’absence de signe d’urgence, ce type d’ordonnance permet d’obtenir des effets modérés à long terme. C’est ce que réalise la décoction SI JUN ZI TANG dans la méthode de tonification.

♦ L’ordonnance rapide JI FANG

C’est une ordonnance d’urgence, par exemple la décoction SI NI TANG permet en cas d’urgence de soutenir le YANG qui disparaît.

♦ L’ordonnance impaire QI FANG

Cette ordonnance s’emploie lorsque l’étiologie est univoque.

♦ L’ordonnance paire OU FANG

Lorsque deux étiologies s’intriguent, il faut prescrire deux remèdes souverains, c’est une ordonnance paire. C’est ainsi que nous pouvons être amenés à effectuer simultanément une purgation et une sudorification, une tonification et une purgation, etc.

♦ L’ordonnance complexe FU FANG

Devant une symptomatologie complexe faisant intervenir plusieurs mécanismes pathogéniques, la prescription doit prendre en compte chacun d’entre eux. Par exemple, la poudre WU JI SAN, composée à partir des décoctions MA HUANG TANG, GUI ZHI TANG, ER CHEN TANG et de la poudre PING WAI SAN, permet dans une seule prescription d’agir sur le vent, le froid, l’humidité, les glaires et les amas. La notion d’ordonnance complexe correspond aussi aux nouvelles prescriptions en cas d’échec des précédentes : prescrire l’ordonnance paire lorsque l’impaire s’est révélée inefficace, etc., d’où le nom de CHONG FANG, « ordonnance à reprise », donné également à ce type de prescription.

Si les Sept Ordonnances représentent la base fondamentale des prescriptions de la pharmacopée chinoise, d’autres modes de classification sont décrits, comme les Huit Fronts BA ZHEN de Zhang Jing Yue :

– BU ZHEN : tonification,

– HE ZHEN : harmonisation,

– GONG ZHEN : purgation,

– SAN ZHEN : dispersion,

– HAN ZHEN : réfrigération,

– RE ZHEN : calorification,

– GU ZHEN : consolidation,

– YIN ZHEN : symptomatique.

♦ Ordonnance BU ZHEN : insuffisance de YUAN QI.

♦ Ordonnance HE ZHEN : régularisation des pervers.

♦ Ordonnance GONG ZHEN : syndrome de plénitude interne NEI SHI.

♦ Ordonnance SAN ZHEN : attaque d’origine externe WAI GAN.

♦ Ordonnance HAN ZHEN : syndrome chaleur.

♦ Ordonnance RE ZHEN : syndrome froid.

♦ Ordonnance GU ZHEN : pour resserrer et consolider.

♦ Ordonnance YIN ZHEN : selon les symptômes.

Actuellement, la classification est faite d’après le Yi Fang Ji Jie de Wang Ang, en vingt-deux catégories :

1. Ordonnances tonifiantes

Elles tonifient et renforcent les vides de QI, de sang, de YIN ou de YANG.

– Pilules LI WEI DI HUANG WAN

– Décoction SI JUN ZI TANG1

2. Ordonnances pour libérer le BIAO

Elles dispersent les pervers externes.

– Décoction MA HUANG TANG

– Décoction GUI ZHI TANG

3. Émétiques

Pour faire remonter et expulser les pervers.

– Poudre GUA DI SAN

– Poudre SHEN LU SAN

4. Purgatifs

Débloquent et évacuent les selles, éliminent les pervers gastro-intestinaux.

5. Ordonnances qui libèrent le BIAO et le LI

Elles dispersent les pervers superficiels et profonds.

– Décoction DA CHAI HU TANG

– Décoction GUI ZHI JIA DA HUANG TANG

6. Ordonnances harmonisantes

Elles harmonisent pour éliminer les pervers.

– Décoction XIAO CHAI HU TANG

– Poudre XIAO YAO SAN

7. Ordonnances qui régularisent le QI

Elles régularisent l’énergie, éliminent les stagnations, inversent les contre-courants.

– Décoction SI QI TANG

– Décoction XUAN FU DAI ZHE TANG

8. Ordonnances qui régularisent le sang

Elles harmonisent le sang, éliminent la stagnation, nourrissent le YING, arrêtent les hémorragies.

– Décoction SI WU TANG

– Décoction JIAO AI TANG

9. Ordonnances qui éliminent le vent

Elles débloquent le YANG, dispersent le vent, nourrissent le YIN et apaisent le vent.

– Décoction XIAO XU MING TANG

– Décoction DI HUANG YIN ZI

10. Ordonnances qui chassent le froid

Elles renforcent le YANG, réchauffent la région médiane, éliminent le froid interne.

– Décoction ZHEN WU TANG

– Décoction SI NI TANG

11. Ordonnances qui éliminent la chaleur caniculaire

Elles éliminent la chaleur perverse de la canicule SHU XIE.

– Décoction XIANG RU YIN – Poudre LIN YI SAN

12. Ordonnances qui favorisent l’élimination de l’humidité

Elles éliminent l’eau et l’humidité.

– Poudre WU LING SAN

– Décoction WU PI YIN

13. Ordonnances qui humectent la sécheresse

Elles luttent contre l’assèchement des liquides organiques ou du sang.

– Pâte QIONG YU GAO

– Pâte XIAO KE FANG

14. Ordonnances qui dispersent le Feu

Elles éliminent la chaleur et libèrent les toxiques.

– Décoction BAI HU TANG

– Décoction HUANG LIAN JIE DU TANG

15. Ordonnances qui éliminent les glaires

Elles éliminent et transforment les glaires.

– Décoction ER CHEN TANG

– Pilule MENG SHI GUN TANG WAN

16. Ordonnances purgatives

Elles éliminent les amas, activent le QI, favorisent les fonctions de la Rate et de l’Estomac.

– Pilule JI ZHU WAN

– Pilule BAO HE WAN

17. Ordonnances astringentes

Elles restreignent le QI pur, luttent contre le prolapsus et la spermatorrhée.

– Décoction ZHEN REN YANG ZANG TANG

– Pilule JIN SUO GU JING WAN

18. Les vermifuges

Elles chassent les parasites intestinaux.

– Pilule JI XIAO WAN

– Pilule HUA CHONG WAN

19. Ordonnances qui clarifient la vue

– Pilule YANG GAN WAN

– Pilule BUO YUN TUI YI WAN

20. Ordonnances contre les abcès, les furoncles et les plaies

– Décoction ZHEN REN HUO MING YIN

– Décoction SAN ZHONG KUI JIAN TANG

21. Ordonnances de l’accouchement et des règles

– Décoction LIU HE TANG

– Décoction DA SHENG YIN

22. Ordonnances des urgences

Elles sont indiquées dans des affections variées : refroidissement général, noyade, morsure de serpent, piqûre d’insecte. Une classification des ordonnances reste toujours aléatoire étant donné que chacune d’entre elles possède des indications diverses.

D’autre part, l’adjonction ou le retrait d’un remède, la modification de sa posologie dans une prescription modifient ses indications.

Exemple de la décoction MA HUANG TANG qui sudorifie et libère le BIAO.

Elle est composée d’Ephedra sinica, Cinnamomum cassia, Prunus armeniaca, Glycyrrhiza uralensis :

– lorsque Cinnamomum cassia est remplacé par Gypsum fibrosum, il s’agit de la décoction MA XING SHI GAN TANG, utilisée contre l’asthme dû à la chaleur des Poumons ;

– lorsqu’on supprime Cinnamomum cassia, on obtient la décoction SAN YOU TANG, contre les rhumes avec nez bouché, toux…

Exemple des décoctions XIA CHENG TANG et HOU PO SAN WU TANG, toutes deux composées de Rheum officinale, Citrus aurantium, Magnolia officinalis :

– dans la décoction XIA CHENG TANG, Rheum Officinale est le remède souverain alors que Magnolia officinalis est le remède conseiller et sa posologie est moitié moindre, elle permet de disperser la chaleur et de purger ;

– dans la décoction HOU PO SAN WU TANG, Magnolia officinalis est le remède souverain, sa posologie est double de celle du remède conseiller Rheum officinale, elle fait circuler le QI et élimine la sensation de plénitude.

3) Les ordonnances traditionnelles

Signification des symboles :

Composition =

Action ~

Indications >

1. Décoction SI JUN ZI TANG

= Panax ginseng, Atractylodes macrocephala, Poria cocos, Clycyrrhiza uralensis

~Ordonnance essentielle pour tonifier le QI.

> Vide de Rate et d’Estomac, inappétence, diarrhée.

2. Décoction SI WU TANG

= Rehmania glutinosa cru (SHENG DI), Angelica sinensis, Paeonia lactiflora, Ligusticulm wallichii

tonifier le sang. Insuffisance et stagnation du sang du Foie, troubles menstruels.

3. Pilules LIU WEI DI HUANG WAN

= Rehmania glutinosa cuit (SHU DI), Dioscorea batatas, Poria cocos, Paeonia suffruticosa, Alisma plantago-aquatica

~ Ordonnance essentielle pour tonifier le Yin.

> Vide de l’eau des Reins SHEN SHUI, lombalgie, spermatorrhée.

4. Décoction SI NI TANG

= Aconitum carmichaeli, Zingiber officinale asséché, Glycyrrhyza uralensis

~ Ordonnance essentielle pour rétablir le YANG.

> Abondance de froid, déficit grave de YANG avec froid des quatre membres, diarrhée liquide…

5. Décoction GUI ZHI TANG

= Cinnamomum cassia GUI ZHI, Paeonia lactiflora, Glycyrrhiza uralensis, Zingiber officinale cru, Fructus zizyphi sativae

~Ordonnance essentielle pour harmoniser le RONG WEI, énergies nourricière et de défense.

> Rhinite.

6. Décoction MA HUANG TANG

= Ephedra sinica, Cinnamomum cassia GUI ZHI, Prunus armeniaca, Glycyrrhiza uralensis

~ Ordonnance essentielle pour disperser le vent froid.

> Fièvre sans transpiration avec pouls superficiel et serré.

7. Poudre YIN QIAO SAN

= Lonicera japonica, Forsythia suspensa, Glycine max, Schizonepeta tenuifolia, Mentha haplocalyx, Arctium lappa, Radix platycodi, Glycyrrhiza uralensis, Phyllostachis nigra (feuilles), Phragmites communis

~ Ordonnance essentielle du stade précoce des atteintes fébriles vent FENG WEN.

> Atteinte fébrile avec soif, pouls superficiel et rapide.

8. Poudre LIN YI SAN

= Talcum, Glycyrrhiza uralensis

~ Ordonnance fondamentale pour éliminer la chaleur caniculaire.

> Chaleur corporelle, soif intense, oligurie et urines foncées.

9. Poudre PING WEI SAN Atractylodes chinensis, Magnolia officinalis, Citrus reticulata blanco, Glycyrrhiza uralensis, Zingiber officinale cru, Fructus zizyphi sativae

~ Ordonnance essentielle pour éliminer l’humidité.

> Sensation de plénitude, nausée et vomissement, enduit de la langue blanc et visqueux.

10. Poudre WU LING SAN

= Poria cocos, Alisma plantago aquatica, Grifola umbellata, Atractylodes macrocephala, Cinnamomum cassia

~ Ordonnance essentielle pour éliminer l’humidité.

> Dysurie, vomissement.

11. Décoction SHI ZAO TANG

= Daphne genkwa, Euphorbia kansui, Knoxia valerianoides, Fructus zizyphi sativae

~Ordonnance essentielle pour éliminer les eaux.

– stagnation des glaires et de l’eau,

– sensation de plénitude thoracique,

– algies costales.

12. Pâte QIONG YU GAO

= Rehmania glutinosa, Panax ginseng, Poria cocos, Miel blanc

~ Ordonnance essentielle pour humecter la sécheresse.

–  assèchement, épuisement des liquides organiques,

– insuffisance d’énergie et toux sèches.

13. Pilule WU REN WAN Prunus persica, Prunus armeniaca, Semen thujae, Pinus densiflora, Prunus humilis, Citrus reticulata blanco zeste

~ Ordonnance essentielle pour humecter les intestins. Ordonnance laxative.

– assèchement des liquides,

– constipation.

14. Décoction BAI HU TANG, décoction du Tigre blanc Gypsum fibrosum, Anemarrhena asphodeloides, Glycyrrhiza uralensis, Riz dur GENG MI

~ Ordonnance essentielle pour éliminer la chaleur.

> Fièvre élevée, soif, transpiration, pouls fort et large.

15. Décoction HUANG LIAN JIE DU TANG Coptis chinensis, Scutellaria baicalensis, Phellodendron amurense, Gardenia jasminoides

~Ordonnance fondamentale pour disperser le Feu.

– accumulation de chaleur dans le Triple Réchauffeur,

– agitation, folie,

– perturbation de la circulation du sang (hémorragie).

16. Décoction PU JI XIAO DU YIN

=  Radix scrophulariae, Coptis chinensis, Scutellaria baicalensis, Forsythia suspensa, Radix isatidis, Calvatia gigantea, Arctium lappa, Mentha haplocalyx, Bombyx mori, Cimicifuga dahurica, Radix bupleuri, Radix platycodi, Glycyrrhiza uralensis, Citrus reticulata blanco zeste

~ Ordonnance essentielle pour éliminer les toxines et l’infection.

– DA TOU WEN, genre d’érysipèle du visage,

– enflure de la gorge,

– soif.

17. Poudre QING GU SAN

= scrophulariiflora, Gentiana macrophylla, Carapax amydae, Lycium chinense, Artemisia apiacea, Anemarrhena asphodeloides, Glycyrrhiza uralensis

~Ordonnance essentielle pour éliminer la chaleur du vide.

– syndrome GU ZHENG,

– bouffées de chaleur,

– insuffisance de YIN,

– fièvre vespérale.

18. Décoction SAN REN TANG

= Prunus armeniaca, Amomum kravank, Semen coicis, Magnolia officinalis, Pinellia ternata, Tetrapanax papyriferus, Talcum, Phyllostachys nigra feuilles

~ Ordonnance essentielle pour éliminer la chaleur et transformer l’humidité.

– syndrome fébrile de l’humidité SHI WEN,

– chaleur du corps, – sensation de plénitude de la poitrine,

– soif mais ne désire pas boire.

19. Décoction DA YUAN YIN

= Magnolia officinalis, Dichroa febrifuga, Amomum TSAO KO, Areca catechu, Scutellaria baicalensis, Anemarrhena asphodeloides, Acorus gramineus, Pericarpium citri reticulatae viridae, Glycyrrhiza uralensis

Ordonnance essentielle pour le traitement du paludisme provoqué par la chaleur-humidité.

– humidité-chaleur et impuretés bloquées dans le Foyer moyen,

– fièvre,

– sensation de plénitude thoracique,

– enduit de la langue épais et visqueux.

20. Décoction ER CHEN TANG

= Pinellia ternata traité au gingembre, Pericarpium citri reticulatae, Poria cocos, Glycyrrhiza uralensis, Zingiber officinale cru

~ Ordonnance essentielle pour éliminer les glaires, régulariser le QI, éliminer l’humidité, harmoniser la région médiane.

– Glaires épaisses : ajouter Arisaema consanguineum traité avec la bile de bœuf, et Citrus aurantium dans l’ordonnance DAO TAN TANG.

– Insuffisance de Vésicule Biliaire avec insomnie : ajouter Phyllostachys nigra et Citrus aurantium dans la décoction WEN DAN TANG.

21. Pilules QING QI HUA TAN WAN

Pinellia ternata traité au gingembre, Arisaema consanguineum traité à la bile de bœuf, Citrus reticulata blanco zeste, Citrus aurantium, Prunus armeniaca, Trichosanthes kirilowii, Scutellaria baicalensis, Poria cocos

~ Ordonnance essentielle pour éliminer les glaires chaleur.

> Feu en excès qui brûle les liquides organiques et engendre des glaires.

22. Décoction SAN ZI YANG QIN TANG

Perilla frutescens graines, Brassica alba graines, Raphanus sativa graines

~ Ordonnance essentielle pour calmer la dyspnée et éliminer les glaires.

– glaires abondantes,

– plénitude de QI,

– dyspnée,

– sensation de plénitude thoracique.

23. Pilule BAO HE WAN

= Craetegus pinnatifida, Massa medica fermentata, Poria cocos, Pinellia ternata, Citrus reticulata blanco, Raphanus sativus, Forsythia suspensa, Hordeum vulgare

~ Ordonnance qui favorise la digestion.

– aérophagie et régurgitations acides,

– diarrhée et douleur abdominale.

24. Pilules XIA HUO LUO DAN

= Aconitum carmichaeli, Aconitum kusnezoffii, Ligusticum wallichii, Allolobophora caliginosa trapezoides, Arisaema consanguineum traité à la bile de bœuf, Boswellia carterii, Commiphora myrrha

~ Ordonnance essentielle pour activer les LUO.

– pénétration de l’humidité des glaires dans les LUO,

– engourdissement des mains et des pieds.

25. Pilule TIAN WANG BU XIN DAN, « pilule de l’Empereur céleste » qui tonifie le cœur

= Zizyphus jujuba, Angelica sinensis, Rehmania glutinosa, Remen thujae, Asparagus cochinchinensis, Radix ophiopogonus, Polygala tenuifolia, Fructus schisandrae, Panax ginseng, Salvia miltiorrhiza, Radix scrophulariae, Radix platycodi

~ Ordonnance essentielle pour tranquiliser le SHEN.

– perte de mémoire, palpitations, insomnie,

– Feu du vide qui remonte et brûle.

26. Pilule NIU HUANG QING XIN WAN Rhinoceros unicornis calculs, Coptis chinensis, Scutellaria baicalensis, Gardenia jasminoides, Curcuma aromatica, Cinnabar

~ Ordonnance essentielle pour ouvrir les orifices.

– infiltration des pervers dans l’enveloppe du Cœur XIN BAO,

– obnubilation, coma.

27. Pilule JIN SUO GU JING WAN

= Astragalus complanatus, Euryale ferox, Nelumbo nucifera, Stegodon orientalis, Ostrea rivularis

~ consolider le principe vital JING.

> Insuffisance de JING, spermatorrhée.

28. Poudre MU LI SAN

= Ostrea rivularis, Atragalus membranaceus, Ephedra sinica racine, Triticum aestivum

~ Ordonnance fondamentale pour consolider la superficie BIAO.

> Insuffisance de YANG, sueurs spontanées.

29. Poudre KE ZI SAN

= Papaver somniferum, Terminalia chebula, Zingiber officinale, Citrus reticulata blanco zeste

~ Ordonnance astringente pour les intestins.

> Diarrhée, prolapsus rectal.

30. Décoction BU ZHONG YI QI TANG

= Astragalus membranaceus, Panax ginseng, Glycyrrhiza uralensis, Atractylodes macrocephala, Citrus reticulata blanco zeste, Angelica sinensis, Cimicifuga dahurica, Radix bupleuri, Zingiber officinale, Fructus zizyphi sativae

~ Ordonnance essentielle pour faire remonter le QI.

– effondrement du ZHONG QI,

– vide de QI qui ne retient plus le sang.

31. Décoction QI QI TANG

= Magnolia officinalis, Pinellia ternata, Poria cocos, Perilla frutescens, Zingiber officinalis, Fructus zizyphi sativae

~ Ordonnance essentielle pour activer le QI.

– stagnation dans la couche du QI,

– sensation de plénitude thoracique,

– dyspnée.

32. Pilule YUE JU WAN

= Cyperus rotundus, Atractylodes macrocephala, Ligusticum wallichii, Massa medica fermentata, Gardenia jasminoides

~ Ordonnance essentielle pour débloquer les stagnations.

– sensation de plénitude thoracique,

– régurgitations acides,

– nausées, vomissements, dyspepsie.

33. Poudre SHI HUI SAN

= Cirsium japonicum, Cephalonoplos segetum, Biota orientalis feuilles, Nelumbo nucifera feuilles, Rhizoma imperatae, Rubia cordifolia, Rheum palmatum, Gardenia jasminoides, Trachycarpus wagnerianus, Paeonia suffruticosa

Ordonnance hémostatique. Surmenage avec vomissement de sang.

34. Décoction TAO REN CHENG QI TANG

= Prunus persica, Rheum palmatum, Cinnamomum cassia tige, Glycyrrhiza uralensis, Mirabilite

~ Ordonnance essentielle pour éliminer la stagnation.

> Stagnation de sang, aménorrhée.

35. Décoction XIAO CHAI HU TANG Radix bupleuri, Scutellaria baicalensis, Panax ginseng, Pinellia ternata, Glycyrrhiza uralensis, Zingiber officinale, Fructus zizyphi sativae

~ Ordonnance essentielle pour harmoniser.

– alternance de froid et de chaleur,

– sensation de plénitude thoracique et costale,

– bouche amère,

– éblouissements.

36. Poudre XIAO YAO SAN

= Radix bupleuri, Angelica sinensis, Paeonia lactiflora, Atractylodes macrocephala, Poria cocos, Glycyrrhiza uralensis, Mentha haplocalyx, Zingiber officinale cru

~ Ordonnance fondamentale pour désobstruer le Foie.

– céphalées avec éblouissements,

– état dépressif,

– troubles menstruels,

– Feu en excès.

37. Poudre GUA DI SAN Cucumis melo, Phaseolus calcaratus, Glycine max

~ Ordonnance émétisante.

> Accumulation de glaires et de phlegmes TAN YIN à l’épigastre.

38. Décoction DA CHENG QI TANG Rheum palmatum, Magnolia officinalis, Citrus aurantium, Mirabilite

~ Ordonnance purgative.

– constipation par plénitude de chaleur,

– douleur abdominale par plénitude.

39. Pilule MU XIANG BING LANG WAN

= Saussurea lappa, Areca catechu, Pericarpium citri reticulata viride zeste vert, Pericarpium citri reticulata zeste, Curcuma zedoaria, Coptis chinensis, Phellodendron amurense, Rheum palmatum, Cyperus rotundus, Ipomoea hederacea

~ Ordonnance essentielle pour éliminer la stase.

– obstruction XIONG PI,

– ballonnement et constipation,

– diarrhée avec ténesme.

40. Pilule HUA CHONG WAN Quisqualis indica, Carpesium abrotanoides, Areca catechu, Melia azedarach, Fructus dauci carota, Alun

~ Ordonnance anti-parasitaire.

> Douleurs abdominales paroxystiques dues à la présence de parasites intestinaux.

Gérard, Guillaume; Mach-Chieu. Manuel d’herboristerie et de pharmacopée chinoise. Editions DésIris. 

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